Après la sortie de la ville, toujours pénible, la circulation se calme enfin et on peut profiter de paysages magnifiques et plus vallonnés . On entre réellement en transylvanie.
Toujours profil quasi plat, on déroule la journée tranquillement, avec une pause musicale dans l'après midi . La recherche de bivouac par contre, s'avère des plus laborieuse. Depuis quelques centaines de km, les chiens errants, jusque-là plutôt apathiques, deviennent de plus en plus agressifs. Ils forment des meutes disparates qui sortent de partout dès qu'on s'arrête. Au bout d'une heure, il faut se rendre à l'évidence on ne trouvera rien dans le coin. On se rabat sur un booking à Alba Iulia.
Sa forteresse, inspirée de Vauban, est sublime et très bien restaurée.
On y assiste, en prenant le café sur la place centrale, à une cérémonie militaro-religio-traditionnelle qui n'en fini pas mêlant chants patriotiques, saluts militaires, messes, danses traditionnelles. Improbables ces roumains.
Depuis le début du voyage on utilise une excellente appli pour tracer notre route. Parfois elle nous fait prendre des pistes sur des km pour nous éviter les nationales, qui sont relativement dangereuses. Cette fois par contre elle nous envoie dans la pampa. Nous rencontrons des Roumains hilares, qui se demandent ce que deux gugusses avec des vélos chargés viennent faire au milieu de leurs moutons.
Nous subissons d'ailleurs une bonne attaque de trois patous et deux cabots noirs (petits mais fourbes), bien décidés à croquer du mollet. Il nous faut faire face pendant de longues minutes avant que le berger réussisse à rappeler ses molosses.
Petite pause musicale
Dernier bivouac. Theo m'a parlé du problème des ours dans les carpates. J'ai passé la soirée à lire sur le sujet (la population est estimée à 12000 individus dans la région, et les accidents relativement fréquents). Evidemment du coup je suis beaucoup moins rassuré. On se met en mode anti ours : on prépare la bouffe à 50 m du campement et on suspend la nourriture à un arbre. Je n'ai pas été jusqu'à me séparer de ma pâte à dent (voir épisode des têtes à claques), mais pas loin.
La région est plus pauvre, et nous rencontrons de plus en plus de chariots hors d'âge tirés par des chevaux.
Ce fermier, déjà passablement éméché, nous aborde dans un sabir incompréhensible. On a pas réussi à savoir ce qu'il voulait, probablement un peu d'argent
À Fagaras on se cale dans un camping au calme.
Dernière étape. Theo s'arrête tous les km pout immortaliser le paysage avec un œil professionnel. C'est étonnamment ressemblant à la vallée de Grenoble en beaucoup plus large et beaucoup moins peuplé.
Et voici l'arrivée à Bran! On est Content ! On a bien roulé moi depuis Munich mais Theo depuis Grenoble !

Certaines parties ont été réaménagées au début du siècle avec un bon niveau de confort
Et maintenant on profite d'une journée de repos pour organiser des visites, une rando et le retour en train, qui s'annonce épique : de Brașov à Budapest 700km, il faut 16h. On recharge les liseuses à bloc.