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mardi 3 juin 2025

Roumanie 2 - high lands transylvanie

 
Après la sortie de la ville, toujours pénible, la circulation se calme enfin et on peut profiter de paysages magnifiques et plus vallonnés .  On entre réellement en transylvanie. 

 
Toujours profil quasi plat, on déroule la journée tranquillement, avec une pause musicale dans l'après midi . La recherche de bivouac par contre, s'avère des plus laborieuse.  Depuis quelques centaines de km, les chiens errants, jusque-là plutôt apathiques, deviennent de plus en plus agressifs.  Ils forment des meutes  disparates qui sortent de partout dès qu'on s'arrête.  Au bout d'une heure, il faut se rendre à l'évidence on ne trouvera rien dans le coin. On se rabat sur un booking à Alba Iulia. 

 
Sa forteresse, inspirée de Vauban, est sublime et très bien restaurée. 

 
On y assiste, en prenant le café sur la place centrale, à une cérémonie militaro-religio-traditionnelle  qui n'en fini pas  mêlant chants patriotiques, saluts militaires, messes,  danses traditionnelles. Improbables ces roumains. 




 
Depuis le début du voyage on utilise une excellente appli pour tracer notre route. Parfois elle nous fait prendre des pistes sur des km pour nous éviter les nationales, qui sont relativement dangereuses. Cette fois par contre elle nous envoie dans la pampa. Nous rencontrons des Roumains hilares,  qui se demandent ce que deux gugusses avec des vélos chargés viennent faire au milieu de leurs moutons. 

Nous subissons d'ailleurs une bonne attaque de trois patous et deux cabots noirs (petits mais fourbes), bien décidés à croquer du mollet.  Il nous faut faire face pendant de longues minutes avant que le berger réussisse à rappeler ses molosses.
 



 
Petite pause musicale
 
 
Dernier bivouac.  Theo m'a parlé du problème des ours dans les carpates.  J'ai passé la soirée à lire sur le sujet (la population est estimée à 12000 individus dans la région, et les accidents relativement fréquents). Evidemment du coup je suis beaucoup moins rassuré. On se met en mode anti ours  :  on prépare la bouffe à 50 m du campement et on suspend la nourriture à un arbre. Je n'ai pas été jusqu'à me séparer de ma pâte à dent (voir épisode des têtes à claques), mais pas loin.


 
La région est plus pauvre, et nous rencontrons de plus en plus de chariots hors d'âge tirés par des chevaux. 
 
 
Ce fermier,  déjà passablement éméché, nous aborde dans un sabir incompréhensible. On a pas réussi à savoir ce qu'il voulait, probablement un peu d'argent 


 
À Fagaras on se cale dans un camping au calme. 



 
Dernière étape. Theo s'arrête tous les km pout immortaliser le paysage avec un œil professionnel. C'est étonnamment ressemblant à la vallée de Grenoble en beaucoup plus large et beaucoup moins peuplé. 

 
Et voici l'arrivée à Bran! On est Content !   On a bien roulé moi depuis Munich mais Theo depuis Grenoble ! 

Le château est magnifique.  Très loin des alignements impeccables de ses collègues bavarois, d'après Théo.  C'est un dédale de salles, escaliers étroits,  tourelles.  Finalement l'exposition parle très peu de Dracula, le château ayant joué historique un rôle important depuis le 13 ème siècle.


 
Certaines parties ont été réaménagées au début du siècle avec un bon niveau de confort 

 
Et maintenant on profite d'une journée de repos pour organiser des visites, une rando et le retour en train, qui s'annonce épique : de Brașov à Budapest 700km, il faut 16h.  On recharge les liseuses à bloc.



jeudi 29 mai 2025

Roumanie 1



Avant de repartir, on trempe une bonne partie de la matinée dans une eau à 38, extrêmement ferrugineuse, donnant un bel effet cuivré à mes coups de soleil.
 
Au déjeuner, on croise un hongrois qui prend pitié devant notre pain et notre pot de confiture. Il nous presse de goûter une saucisse au paprika, cuisiné par sa femme, dont la teneur estimée en graisse frôle les 90% (je parle de la la saucisse) . On hésite un peu en voyant la bedaine résultant de ce régime, qu'arbore le gaillard.  Une micro hésitation et Theo double la mise. Ce sera deux saucisses.
 
On reprend ensuite la route pour la Roumanie. Le temps est beau, le vent dans le dos, et le profil descendant.
 


 
Un dernier bivouac magnifique quoique orageux...
 
... Et nous voilà à la frontière

Le changement est net. On rencontre nos premiers chiens errants,  plutôt poltrons.  Les villages sont très pauvres.  Quelques enfants depenaillés nous suivent sur des vélos antiques.  L'odeur d'égout et de plastique brûlé est omni-présente. L'ancienne présence soviétique ou l'ère Ceusescu, un peu plus pesante. On est passé en quelques km de skoda et Ford (audi et vw en Autriche) à dacia et lada. Les routiers ne connaissent plus la longueur du mètre et demi réglementaire pour dépasser. On opte pour la technique de l'occupation de la voie avec un rabattage express à leur passage.

 

Les gens circulent dans d'improbables engins électriques bricolés brinquebalants.


Mais en dehors des villages, nous rencontrons une nature très présente, avec de nombreux animaux (faisans, lièvres, chevreuils, Loutres (?)) 
 


 
À Lipova, j'ai discuté avec un collègue roumain, en achetant un câble usb, tombé au combat lors d'une pluie soudaine. En attendant Theo qui fait les courses, je tape la discute avec un sourd qui zieutait nos vélos : et bien c'est beaucoup plus facile de comprendre un roumain sourd qu'un roumain entendant. 


Au couchant, on se pose près d'une rivière, au milieu de rien,  après avoir parcouru 5km de chemins défoncés.  Évidemment, l'être humain ayant une propension à coloniser le moindre espace, au bout de 5 minutes on avait de la visite du propriétaire. Mais là où l'autrichien nous avait quasi botté le cul pour nous sortir de SA cabane, le roumain lui nous a accueilli avec simplicité, nous permettant de rester pour la nuit. L'humanité est elle inversement proportionnelle au niveau de vie ?
 
 
Ce soir, Theo nous a concocté une recette originale, pâtes, thon, fromage frais, purée de piment concassés.  Ils sont fort ces scouts. 

 
Le coin est tout de même bucolique.  Et nous sommes à l'abri de la pluie annoncée. 
D'ailleurs je décrète ce voyage plus humide que la Norvège.
 
Et ça se confirme aujourd'hui :  près de 30 km de pistes en boue ont mis les vélos et les hommes à rude épreuve. 
 

En arrivant à Deva, impossible de se présenter à l'hostal dans cet état. On décide de passer le tout au karsher devant les yeux surpris des clients motorisés.
 
Il nous reste 300 km pour atteindre le château de Dracula.  On est prêt : depuis une semaine on a perdu quelques litres de sang, dans les attaques du moustique tigre... 

Ne vedem curând pentru noi aventuri







dimanche 25 mai 2025

Hongrie 1 - Balaton



Avant de quitter Graz, on se paie une visite de musée.  Pas trop le choix, ce sera le musée d'armes (seul ouvert).  C'est en fait une armurerie entière dans son jus, avec des milliers de fusils, mousquets, canons et autres armures, rangés dans des étagères interminables.  C'est sombre, et jamais très intéressant, la guerre. 

En route pour la Hongrie donc. L'orage est annoncé depuis deux jours. Théo en bon gaulois, a peur que le ciel lui tombe sur la tête. Cela nous incite à nous arrêter quelques km avant la frontière dans une cabane fortifiée du camp de petibonum.

C'est pourtant ce qui nous arrive le lendemain, pour changer. 
 
Theo a réglé ses cales (de chaussures de velo), j'ai eu le reflexe de saisir l'animal à la frontière, sur le vif, avant qu'il ne disparaisse

Dans la journée on s'essaie au hongrois à l'aide de Google. Mais comment prononcer "Kerékpárral utazunk. Száraz helyet keresünk (parkoló, gépkocsibeálló), ahol száraz helyen aludhatunkc"? C'est un échec.

 J'ai enfin coincé le Theodus cyclotum avec un appât à base de riz, sauce mexicaine aigre-douce, oignons et de bières
Hévíz, connu pour son lac d'eau chaude, le plus grand du monde, l'est aussi par la moyenne d'âge de 84 ans des baigneurs (un record). Theo se sentait un peu seul (moi aussi!)
 
Pour finir cette journée toujours pas sèche, on se cale dans un petit camping au bord du lac Balaton
 
Juste le temps de prendre un apéro mémorable, et enfin le vrai déluge arrive. On se réfugie au sec sous la tonnelle du camping.
 
On longe ensuite le balaton par le nord. On passe devant un parc d'attraction de l'ere soviétique.  Ils avaient l'air de bien s'amuser à l'époque. 
 
Au milieu se trouve une presqu'île d'où part un bateau pour traverser le lac.  

 
Sortis de LA zone touristique de Hongrie, on se rend vite compte qu'il n'y a pas beaucoup de monde.  Et surtout pas de lieux pour s'abriter, tout étant trempé.  Le beau temps annoncé depuis plusieurs jours n'est toujours pas la.   Après de vaines recherches (Theo aura tenté de sonner à une quinzaine de maisons pour trouver un garage, sans succès) on se pose dans un abris de piste cyclable, en bord de route.  Hélas il sert surtout de lieux de beuverie pour les jeunes du coin, comme on le constatera vers 23h30.
 
Mais ENFIN, Dave nous a entendu (voir autres voyages) (Theo n'a pas encore la foi,  mais ça viendra). On profite de cette belle journée pour enquiller près de 130 bornes...
 
... pour trouver un camping + bain thermal (38,8) avec une moyenne d'âge de 79, on progresse , et de la bière à moins de deux euros !  Le moral des troupes remonte en flèche. 
Dans quelques jours on sera en Roumanie
 
Hamarosan találkozunk