Avant de repartir, on trempe une bonne partie de la matinée dans une eau à 38, extrêmement ferrugineuse, donnant un bel effet cuivré à mes coups de soleil.
Le changement est net. On rencontre nos premiers chiens errants, plutôt poltrons. Les villages sont très pauvres. Quelques enfants depenaillés nous suivent sur des vélos antiques. L'odeur d'égout et de plastique brûlé est omni-présente. L'ancienne présence soviétique ou l'ère Ceusescu, un peu plus pesante. On est passé en quelques km de skoda et Ford (audi et vw en Autriche) à dacia et lada. Les routiers ne connaissent plus la longueur du mètre et demi réglementaire pour dépasser. On opte pour la technique de l'occupation de la voie avec un rabattage express à leur passage.
Au déjeuner, on croise un hongrois qui prend pitié devant notre pain et notre pot de confiture. Il nous presse de goûter une saucisse au paprika, cuisiné par sa femme, dont la teneur estimée en graisse frôle les 90% (je parle de la la saucisse) . On hésite un peu en voyant la bedaine résultant de ce régime, qu'arbore le gaillard. Une micro hésitation et Theo double la mise. Ce sera deux saucisses.
On reprend ensuite la route pour la Roumanie. Le temps est beau, le vent dans le dos, et le profil descendant.
Un dernier bivouac magnifique quoique orageux...
... Et nous voilà à la frontière
Le changement est net. On rencontre nos premiers chiens errants, plutôt poltrons. Les villages sont très pauvres. Quelques enfants depenaillés nous suivent sur des vélos antiques. L'odeur d'égout et de plastique brûlé est omni-présente. L'ancienne présence soviétique ou l'ère Ceusescu, un peu plus pesante. On est passé en quelques km de skoda et Ford (audi et vw en Autriche) à dacia et lada. Les routiers ne connaissent plus la longueur du mètre et demi réglementaire pour dépasser. On opte pour la technique de l'occupation de la voie avec un rabattage express à leur passage.
Les gens circulent dans d'improbables engins électriques bricolés brinquebalants.
Mais en dehors des villages, nous rencontrons une nature très présente, avec de nombreux animaux (faisans, lièvres, chevreuils, Loutres (?))
À Lipova, j'ai discuté avec un collègue roumain, en achetant un câble usb, tombé au combat lors d'une pluie soudaine. En attendant Theo qui fait les courses, je tape la discute avec un sourd qui zieutait nos vélos : et bien c'est beaucoup plus facile de comprendre un roumain sourd qu'un roumain entendant.
Au couchant, on se pose près d'une rivière, au milieu de rien, après avoir parcouru 5km de chemins défoncés. Évidemment, l'être humain ayant une propension à coloniser le moindre espace, au bout de 5 minutes on avait de la visite du propriétaire. Mais là où l'autrichien nous avait quasi botté le cul pour nous sortir de SA cabane, le roumain lui nous a accueilli avec simplicité, nous permettant de rester pour la nuit. L'humanité est elle inversement proportionnelle au niveau de vie ?
Ce soir, Theo nous a concocté une recette originale, pâtes, thon, fromage frais, purée de piment concassés. Ils sont fort ces scouts.
Le coin est tout de même bucolique. Et nous sommes à l'abri de la pluie annoncée.
D'ailleurs je décrète ce voyage plus humide que la Norvège.
Et ça se confirme aujourd'hui : près de 30 km de pistes en boue ont mis les vélos et les hommes à rude épreuve.
En arrivant à Deva, impossible de se présenter à l'hostal dans cet état. On décide de passer le tout au karsher devant les yeux surpris des clients motorisés.
Il nous reste 300 km pour atteindre le château de Dracula. On est prêt : depuis une semaine on a perdu quelques litres de sang, dans les attaques du moustique tigre...
Ne vedem curând pentru noi aventuri