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mardi 19 juillet 2016

Bosque de piedras (de Huanuco à Huancayo)

Au Pérou, les restaurants servent toujours des portions considérables. Dans les campagnes, pour 5 sol (1,5€) on a une soupe (de poulet avec des pâtes), un secos (de poulet avec du riz et des papas),  un jugo (non identifiable), et une gélatine en dessert.  Mathématiquement, ça ne rentre pas dans l'estomac d'un péruvien. En ville le choix est plus vaste, mais la quantité ne change pas. 

Jugo de mangue, par demi -litre 

L'hôtel Sosa était bien confortable, mais il a bien fallu quitter Huanuco et l'idée de faire 100 km de montée encaissée sur une nationale fréquentée nous a refroidi légèrement. Nous optons pour le bus, mais encore faut-il le trouver. Nous errons en vain durant une heure au gré des avis contradictoires pour finir par comprendre qu'il y a autant de terminaux que de destinations.  Un brave automobiliste va prendre pitié de nous et finir par nous y conduire. 

Les péruviens m'ont demandé s'ils pouvaient le garder pour décharger les bus. J'ai refusé. 
Arrivés à Cerro de Pasco (la ville la plus haute du monde, comme tant d'autres),  nous passons de l'été à l'hiver. La ville est organisée autour d'une mine à ciel ouvert gigantesque, dont le trou en est le centre. A la tombée de la nuit, 18h30, nous déambulons dans les ruelles et rues piétonnes (sûrement les plus hautes du monde) bondées dans une ambiance de Noël, mais sans les boules. 





Nous quittons le lendemain, pour le parc de bosque de piedras, la forêt de pierres. Ca nous fait un détour de 70km mais qui en vaut la peine.
Cerro de Pasco 
Nous croisons sur un altiplano assez désertique.

Quelques heures de vélo plus tard (on a eu le temps de la voir venir), nous approchons d'une des merveilles du Pérou.
Euh non c'est pas ça la merveille du Pérou :-)

Le temps de trouver une gentille mémé pour garder les vélos et nous voilà parti pour quelques heures d'une promenade assez incroyable, car Bosque de Piedras s'étend sur des dizaines de km, et on y rencontre un bestiaire de créatures bizarres.






Au début je pistais les alpaga, pensant qu'ils étaient sauvages... (Non Lou,je ne peux pas le ramener) 
Retour vers Vicco vent de face, debout sur les pédales. 35 km épuisants.  A l'unanimité, ce sera la route et non la piste que nous prendrons pour contourner le lago de Junin. On se posera finalement dans un creux du plateau, à une centaine de mètres de celle-ci.



Avec -8 la nuit, on réfléchit à tout bien faire avant de se coucher.
On se gèle les... mains 

De notre bivouac jusqu'à Huancayo, c'est principalement de la descente, 240 km de descente à 1% que nous avalerons donc en deux étapes de 120 km.

D'abord au bord du lago de Junin :





Puis dans des paysages de gorges, pas toujours très beaux :
La Oroya 
Demain après-midi, direction Ayacucho, et oui cher lecteur c'est encore une autre ville en o (celui qui est capable à mon retour de me réciter toutes ces villes dans l'ordre se voit offrir une cerveza).

A dans 4 jours et 3 bivouacs!

vendredi 15 juillet 2016

De La Union à Huanuco















La Union n'est pas ce qu'on peut appeler une ville accueillante. Nichée au fond d'une vallée, écrasée par les montagnes (pour les grenoblois: façon Livet-gavet), elle s'étire tout en longueur en deux rues parallèles non goudronnées. Le soir, nous avons cherché l'hostal la moins glauque (hostal Karol).  Après une polleria des plus bruyantes, animée par les même jeux télévisés débiles que chez nous (vive la mondialisation), la ville s'est soudain rassemblée sur la plazza del arma, pour une commémoration des 70 ans de l'institution (on a pas réussi à savoir laquelle). Il semble apparemment normal  ici de faire sauter des "tortas" au son de la fanfare.

Explosion non contrôlée de la Tortas, une espèce de gâteau en papier, truffé de pétards
La fête à duré jusqu'à 4h du matin au son du rap péruvien (là non plus on a pas compris le principe), en se terminant par un feu d'artifice. Merci à Monsieur quies, j'ai bien dormi, mais Laurent moins. 

Le lendemain, avec le soleil, on s'est un peu détendu.


Les normes sanitaires, c'est quoi ?


Nous entamons une longue remontée le long de la rivière en direction de Huanuco. Sur la route peu de villages, quelques maisons coincées entre la route et le vide. 

La proximité d'un village nous est toujours annoncée par les tuktuk à trois roues, comme la terre l'est par les mouettes pour les marins.
Une mouette donc
Ces petits engins rôdent en effet dans les quelques km autour d'un village pour transporter tout ce qui fait moins de 500kg, personnes mais aussi barres de fers de 10 m dont les extrémités trainent par terre, moutons, briques,...


Dans la montée vers Chavinillo 


Il faut aussi que je vous parle des chiens. Moi je les aime d'habitude. Au Pérou, moins. Cette engeance se terre dans les futaies et les maisons pour vous bondir dessus par l'arrière et vous arracher un bout de sacoche, quand ce n'est pas un mollet. Laurent en a fait l'expérience: un chien à réussi à l'arrêter d'un coup de mâchoire. Il a fait sauté un rivet d'une sacoche ortlieb. Chapeau!! Seule solution dans ces cas : piler et faire face, en général ça suffit.

 

Au bout d'une journée de montée on se cale à Chavinillo, plus en hauteur mais pas plus sympathique que La Union. Partout on nous donne du "Gringo", parfois sympa, mais souvent non.  Encore un hostal à douche électrique, dont le débit encore plus faible que les robinets des toilettes d'orange labs, ne se ferment jamais complètement et vous égaie toute la nuit. 

Arrivée à Chavinillo 

Après une courte montée de 500 m et le corona del inca, la descente vers Huanuco promettait d'être belle... sur le papier : 2200 m de dénivelées pour 62 km! Seulement, l'état de la route est tel qu'il nous a fallu plus près de 4 heures de secousses pour rejoindre la ville. La moitié est en terre battue, le reste dans un état lamentable.
Le corona del inca 
A Huanuco, il nous faut encore 1h30 pour trouver un hôtel avec WiFi.  C'est dans la ville d'à côté, Amarilis que nous le trouverons, très correct cette fois.  

Demain, on fait le point sur la suite du trajet. Arriver à Cerro de pasco, "la ville la plus haute du monde" se fait par une montée de 100km et 2400m sur nationale chargée de camions. Bus ou pas bus, telle est donc la question.

Suite dans quelques jours.

La carretera a pastorurie (Huaraz à la union)

Après quasi deux jours à Huaraz, nous reprenons on la route pour un petit morceau de bravoure, la carretera a pastorurie qui traverse le parc du Huascaran.

La route s'élève tranquillement depuis la ville en passant par quelques villages.
Bonjour Monsieur c'est pour le plein, 0,3 litre s'il vous plaît 

Les femmes vendent de la coca à mâcher, et sa version moderne, en caramelos, pas mauvais

Peu de circulation, c'est assez agréable.  Au col, on s'attaque à la piste.

La société péruvienne est encore très structurée autour de la famille. On croise très souvent les grand-mères qui veillent au troupeau tout en gardant les petits enfants.



C'est le cas de cette petite fille que nous avons rencontrée vers 3600 m en pleine montagne dont la grand-mère n'a pas voulu apparaitre sur la photo.

Après la bifucation, retour du ripio (la piste).  La piste est assez rude et nous progressons doucement. Mais les premiers sommets enneigés apparaissent rapidement. Peu avant l'entrée du parc nous installons le bivouac au bord d'une laguna, vers 4300m. Les deux bus que nous avons croisés dans l'après-midi, transportant des randonneurs, sont redescendus depuis longtemps.  Solitude totale.


pas de dispute pour trouver l'emplacement de la tente!




Seuls donc! Mais le froid se fait vite sentir.

Séance photo interrompue par un cactus mal intentionné 


La nuit sera fraîche et le réveil avant l'aube.  J'en profite pour aller tâter du puya raimondi.

le puya, c'est ça!

Remarquez l'emplacement de la tente :-)

De nombreux oiseaux font leur nid dans les "branches"  de la puya

Cette plante, sorte d'ananas géant, est endémique de l’Amérique du sud.  Elle vit entre 60 et 100 ans et mesure de 8 à 10 m.  Elle meurt après son unique floraison qui peut durer quelques années tout de même.
un peu grand comme plante d'appartement.


Juste avant le premier col, ça monte bien. 

Arrivés au col à 4850m d'altitude 

L'entrée du parc nous donne l'occasion de nous ravitailler en eau et de déguster un big mac péruvien (salade, frites, pollo, tomate)
Lama? Non! Alpaga 

Sopa de cordero y big-maco.  Surtout ne pas chercher à comprendre de quelle partie de la bête provient le morceau.

Ce deuxième jour rentre également dans le top deux des paysages les plus fantastiques que j'ai pu voir, le premier étant... la veille.


Pas de nom pour ces sommets culminants pourtant à plus de 5500m.


Parvenus à la route dans l'après midi,  il nous reste 40 km de descente jusqu'à La Union.