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dimanche 7 novembre 2021

Quercy-Cantal

Le Quercy est un endroit quelque peu mystérieux.  D'abord qui sait localiser ce petit coin tranquille de France ?  Causses découpées de longues vallées ou coulent de petites rivières fraîches (où reposent de jeunes soldats, bouche ouverte, tête nue, et la nuque baignant dans le frais cresson bleu), surplombées de quelques villages moyenâgeux et endormis (mis à part dans le bar à Féfé à Saint-Antonin-Noble-Val où il y a de l'ambiance (Salut Féfé!)). Commanderies croisées millénaires.  On serait à peine surpris de tomber sur un cavalier en armure, en route pour une quelconque croisade.   Un astronome un peu enthousiaste y a même un jour découvert, en examinant une photo satellite, un triangle noir, exempt de tout éclairage public (avant de se rendre compte que c'était une tâche de café). Je dis à Queque, : C'est ça que je veux cette année : faire une cure de désélectrosensibilisation, de défaceboukisation, de  décovidisation. Et il était bien d'accord avec moi. Alors on est partis.

 

Enfin, partis oui, mais arrivés, pas tout de suite.  Pas question de prendre un TGV Grenoble-Toulouse en mettant son vélo dans le compartiment prévu à cet effet.  Cette possibilité est plus infime encore que la chance que Trump sorte une phrase intelligente, c'est dire.  Non, il faut d'abord passer par le site de la Deutsche Bahn, le seul capable de te trouver un itinéraire, mais constitué tout de même de 5 TER.  Donc 4 changements de voies, par des escaliers étroits (sinon c'est pas marrant).  Ensuite il faut faire la course avec tes petits copains cyclo pour trouver une place dans le train .  Enfin, il faut faire la conversation à un ex cheminot/ ex batteur de Goldman / ex producteur de disque.  C'est très long. 

 

Petit déjeuner à la gare de Valence 

 Avant de quitter Toulouseu Matabiau, on se pose quand même un moment dans un bar pour rencontrer un collègue bien sympa  (Salut Florian!!).  L'après midi se passe tranquillou, à sortir de l'influence de Toulouse en longeant le canal.

Enfin au calme

Remarquez l'harmonie de cette photo buco(alco)lique.

Ambiance plus humide le lendemain. Dès le matin il se met à flotter.
 

 
Ce qui n'empêche pas  CapMan de braver les éléments

 A 15h on rend les armes, trempés (enfin surtout Capman) en bifurquant vers Saint-Antoine-Noble-Val.  On est reçus royalement chez Féfé, par Féfé (salut Féfé!) qui nous prépare malgré l'heure tardive un repas pain-fromage-saucisson et nous sert quelques bonnes bières.  On va y rester jusque vers 20h, à papoter. 

Pause carnet sur le Causse de Limogne, pendant que Ernique pionce.  Climat plus serein que la veille. 




 
Sain-Cirq-Lapopie, plus beau village de France.  Trop beau pour ma part.    Trop bien restauré, trop de bar chicos, trop de petites ruelles bordées d'échoppes qui vendent des tasses, des ceintures, des porte-clés....  Trop. Ça fini par manquer d'authenticité tout ça.  Moi j'aime mieux le bar à Féfé (Salut Féfé!!).   



Dans l'après midi, on s'enfonce dans les gorges du Célé.  On se planque en fin de journée au fond d'un parking (car le couvre-feu covidesque est toujours actif).  Au petit matin, j'avise un type louche tourner autour de la tente, avec sur l'épaule... un scooter des mers!    Méfiant, je lui demande de décliner la raison de sa présence ici, vu qu'à ma connaissance, il n'y a pas d'épave de cuirassé à moins de 300 km.  Quoi! me dit-il mais vous ne SAVEZ PAS!? vous êtes ici dans LE lieu le plus connu AU MONDE! pour la plongée spéléo! : La résurgence du RESSEL. C'est un réseau de galeries sous-marines de plusieurs km, avec des puits de 50 m.  Le gars, du coin, vient ici, comme on promène son chien le dimanche matin à la fraiche, faire une petite plongée matinale avant l'arrivée "des autres".  Et oui car le temps de démonter la tente, les autres sont déjà arrivés  : On est cernés de pingouins empalmés et polyglottes.  Et c'est le défilé de scooter à nos pieds pour rejoindre la résurgence située 100m plus loin.  Je gage qu'il va y avoir embouteillage à l'entrée. 

 
Nous sommes abonnés aux bivouacs au bord de rivières. Humides.
 
Après Saint-Maurs, on rejoint les gorges des la Rance sur l'itinéraire V74, superbe, qui rejoint Aurillac où nous ne faisons pas de vieux os.  
Nous attaquons dans l'après midi, la montés vers le puy Mary. Mais zut, il se met à nouveau à pleuvoir.  On se trouve le porche d'une petite église vers Sain-Cirgues de Jordanne pour s'abriter temporairement et finalement pour la nuit.  Au matin, J'ai un pressentiment que cette église n'est peut être pas toujours fermée.  Je nous fais ranger nos chaussettes qui pendent sur le présentoir, le réchaud et la vaisselles sale et la poubelle (propre par contre, car Enrique veille à la garder toujours propre) et quelques minutes plus tard se pointe une retraitée, la mine sévère et contrite venant  faire sa prière matinale en nous jetant des regards en coins.  Ouf, on a failli se faire excommunier.


Montée expresse du puy mary, le plus grand strato-volcan d'Europe (oui monsieur), vu qu'Enrique est en forme et me talonne le bougre.



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 Lors d'une pause "Pounty" (un nouveau goût de paradis) à Cheylade sur la descente du puy Mary.    C'est bon la pounti, et moins calorique que la barre.

Il nous reste 4 jours et on a bien avancé.  On décide de se faire une petite boucle sur le plateau du Limon, sur les contreforts du puy mary.   Un petit bout de mongolie à visiter absolument si vous passez dans le coin.

Sieste à l'abri du soleil 
Et bivouac dans la foulée
Contraints de faire une détour de 40 km vers Bort-les-Orgues, seule ville du coin ayant un marchand de vélo, pour remplacer une pédale défectueuse, nous en profitons pour traverser le plateau Artense dans sa plus grande longueur.  Ce coin m'est cher pour les fabuleux musiciens trad qu'il abrite, dont Basile Brémaud et Hervé Capel.  A écouter ici aux funanbals en 2017.

Au terme d'une longue journée chaude.  Une douche serait la bienvenue au bout de 8 jours (tous les campings sont fermés)
 
 
Le puy Sancy vu de sauve en montagne. 

Enfin un camping à la ferme.  On est seuls.

La chaine du puy est en vue, on se rapproche de Clermont.

Partis tôt pour espérer rejoindre Clemont dans l'après midi pour prendre le train pour Grenoble. Mauvaise appréciation des difficultés.  On se retrouve sur du circuit de VTT.  Les mecs nous ont pris pour des fous quand ils nous ont vus débouler à fond avec nos vélos de 40 kg. En remontant, c'aurait été autre chose.  On raccourci donc le parcours en se laissant glisser par la nationale jusqu'à la gare, juste à temps pour attraper notre train.  Fin d'un très beau parcours et trop heureux de cette liberté après cette année de confinement!  A l'année prochaine les amis pour : la Norvège si tout va bien.