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jeudi 22 septembre 2016

De San Antonio de los Cobres à Salta

Rejoindre Salta depuis San Antonio, c'est passer de 4100 (Abra blanca) à 1400 m. C'est aussi vivre une expérience olfactive intéressante. Car si sur l'altiplano presque rien ne pousse, dans la plaine c'est le printemps, et en comparaison la nature y est exubérante... Quel plaisir de sentir à nouveau l'herbe, les fleurs, ...

Le retour du bitume est plus qu'apprécié 

Puerto tastil, 14h. Le vent s'est levé. On a préféré s'abriter plutôt que lutter pour faire 10km supplémentaires
Au soir, on s'était bien installés dans ce qu'on pensait être une maison inhabitée.  Vers 18h les proprios ont évidemment déboulés, mais comme toujours nous sommes autorisés à rester avec le sourire. Le rapport à la propriété est ici tout même bien différent de la France... Par contre, nous avons juste été bercés par les chants liturgiques jusqu'à point d'heure... sans effet soporifique

Le lendemain, le vent est tombé, il nous faut à peine 10 minutes pour faire ce qui nous aurait pris une heure la veille. On est heureux (des fois c'est simple)
Encore un peu de poussière....

Partout des crucifix sur la route de Salsa en l'honneur de la fiesta de virgen de milagro, qui rassemble près de 800 000 personnes.

Salta,  température clémente. Ruelles bondées. Le contraste avec l'altiplano est saisissant. 




Clairement, le niveau de vie de L'Argentine n'a rien à voir avec celui du Pérou et de la Bolivie. Voitures variées, de marques européennes exclusivement, magasins achalandés, restaurants bondés. Et je dois avouer qu'un peu de douceur ne nuit pas.

Nous y paressons quelques jours avant de reprendre la route pour Cafayate par la Quebrada de las conchas.


jeudi 15 septembre 2016

Le paso Sico (de San Pedro à San Antonio)

800 km de pistes depuis Coipasa. 800 km de tôle ondulée et de sable (et de salars) parcourus à une moyenne astronomique de 8 à 10 km/h, à mouliner dans les montées et souvent dans les descentes.  Ça secoue les machines et use les hommes.

Nous étions pourtant confiants en repartant de San pedro pour le Paso Sico. 100 km de belle route, au bord du Salar d'Atacama, avec du Pink Floyd plein les oreilles.

Au son de the dark side of the moon, Un bon (et long) moment 
Jour 2. Fini de rire. 30km après Socaire, le changement est brutal. D'un bon asphalte, on tombe sur du mauvais ripio. De quoi nous rappeler le Lipez, pourtant encore tout frais dans nos mémoires (et nos jambes).

Dans l’après-midi, au détour d'un premier col, on débouche sur le salar de Talar, monumentale surprise car personne ne nous en avait parlé. Et pourtant c'est beau!

On aime tellement qu'on s'y débusque un petit bivouac de rêve, abrité du vent, avec source d'eau chaude à proximité s'il vous plaît (je l'ai rajouté sur maps.me)


Oui je sais c'est deux fois la même photo, et alors ?J'arrivais pas à choisir. 
JM, près de la source: je me lave les pieds ou bien?

La vicuña, c'est gracieux. 

J'ai recueilli un petit calimero belge en perdition (c'est vraiment trop injuste) 
Quand je dis bien à l'abri le bivouac... 



Jour 3. Long, mais ponctuée d'un repos forcé à la frontière, qu'on mettra près d'une heure à passer. Drôle de sensation de faire la queue derrière deux motards allemands, au milieu de fonctionnaires zélés, dans un bâtiment flambant neuf planté au milieu d'un désert infini (ce jour là on aura croisé qu'eux et un 4X4).

La frontière. Enfin !
La douane, où l'on vous demande si vous importez des légumes ou plus de 10000$
État de piste standard 
Pour une fois, ça roule !
Jour 4. On espérait secrètement arriver quelque part, si possible à San Antonio, mais il a vite fallu déchanter car ce col ne se laisse pas monter aisément. Il faut y revenir à plusieurs fois. Un Paso doble en quelque sorte. A Olacapato (un moins que bled) , porte bagage cassé. Après s'être débarrassé de la béquille (pliée) et des gardes-boue, je soupçonne cette fois Jm de vouloir s'alléger à mes dépends ;-)
Récupération de fils de fer
Finalement le reste de la béquille est recyclée 
On termine la journée, désappointés, avant le dernier col près d'une masure qui nous abrite un peu du vent. 
Jour5. Le début de la descente vers San Antonio 

Ma parole, mais c'est qu'il le prend de haut, l'animal. Quel mépris dans le regard... 

Enfin le village.  On s'y repose, à défaut de bien y manger.
Ici les enfants chantent des chansons pour se faire un peu de monnaie.  C'est sympa. 

Pour conclure le Sico c'est aussi beau que le Lipez, un peu moins dur, mais on avait le vent dans le dos.

Ceci clôture les chapitres piste. On a décidé qu’on avait fait assez de tôle pour le voyage. Demain, direction Salta pour l'avant dernière étape vélo : la route des vins de Salta à Cafayate.


vendredi 9 septembre 2016

Le Saircabur

Allez,  bonus avant la reprise du voyage,  on s'est offert un petit volcan, le Sairecabur, un quasi 6000. Il est encore vendu dans certaines agences pour 6050, mais en réalité il culmine à 5980.

Accompagnés de Nicolas, notre guide,  de Franco et Paulo deux joyeux drilles nous voilà donc à cahoter 2h sur les pistes, avec du Marley à fond dans les oreilles pour atteindre le pied du volcan.

L'avantage du Chili c'est que les sommets sont facilement accessibles. Le 4x4 nous déposera, malgré les suppliques de Jean Marc, vers 5400 m.

Notre acclimatation nous sert bien et malgré l'altitude, on caracole jusqu'au sommet. Ce n'est malheureusement pas le cas de nos deux compères, qu'on va attendre une bonne partie de la journée. On s'est même inquiété un peu à la descente car Paulo, qui avait tout jeté pour arriver au sommet est tombé quelques fois dans les pierriers.

La laguna blanca et la piste que nous avons suivie il y a quelques jours 

Nicolas et Franquito

A cette altitude, le ciel est d'un bleu incroyable. 




Très belle journée qu'on terminera par un bon resto. Demain en route pour le paso de sico et l'argentine, dernière étape de ce voyage.


Le désert du Lipez (de San Juan à San pedro de Atacama)

Il y a des étapes mythiques dans la vie d’un cyclotouriste, et le Lipez en fait sûrement partie. La piste s'étire depuis le sud du Salar jusqu'au Chili, sur près de 300km, qui se parcourent en moyenne en dix jours. Sur le parcours, pas de village, ni de routes goudronnées, mais des pistes en (très) mauvais état, des cols à près de 5000m, des températures de -15 la nuit, un vent permanent (et par définition à 80% de face). Bref du masochisme pur et dur dit Jean-marc (et il a raison).  Mais alors pourquoi y aller? Et bien pour ça :







Parce-que le Lipez c'est aussi une diversité de paysages incroyable (ok, on reste dans le style désertique tout de même).  Des lagunas, cernées de volcans qui culminent à 6000. Des geysers, des sources d’eau chaudes. Bref du spectaculaire.

La veille du départ, on s'est offert la meilleur Hostal de San Juan, histoire de se préparer à la diète alimentaire et sanitaire qui va suivre.
Atelier charge et détente 

Prêts à en découdre 
Les deux premiers jours donnent tout de suite le ton. Après la traversée d'un petit Salar, l'état de la piste prend son caractère définitif. De plus, nous sommes hors du parcours des 4x4. L'impression de solitude est totale.

Chiguana, base militaire bolivienne. Le désert des tartares, en pire. 
La seule rencontre de la journée. 

Premier bivouac près du volcan Ollague, seul abri sur la journée. 

Et toujours le choix entre de multiples pistes dont l'état est impossible à prédire avant d'y être 

Au deuxième jour, premières Lagunas: Canapa, Hedionda, Honda.


Laguna Canapa. 
Laguna Honda, deuxième bivouac. Gelée au petit matin.  Les flamants se regroupent pour garder les pattes hors de la glace. 

En-cas dulce de leche sur des crackers. Basique mais énergique. 
Heureusement, le grand schtroumpf est imperdable
Nous parvenons à un col vers 4700 au troisième jour.  On s'y abrite du vent près des rochers. Nos amis les picachus (des viscachas) sont à ce point entreprenants que nous devons suspendre les sacoches de nourriture.

Les picachus à l'affût 
L'état des pistes ne s'améliore pas en ce quatrième jour. On commence à douter que ce soit un jour le cas. On progresse péniblement jusqu'au soir, à la Laguna Colorada. Elle doit sa couleur à des micro organismes dont se nourrissent les flamants.

Le dilemme du grand schtroumpf, tôle ondulée (moyenne 5km/h) ou sable (moyenne 5km/h)

L'arbol de piedra 
La laguna Colorada 

Nous passons la nuit dans un Refugio, assez basique mais à l'abri du froid.

Le cinquième s'annoncait costaud et fut à la hauteur, si je puis dire. Nous devions bivouaquer aux geysers de mañana del sol. Situés à 5000 m, ils constituaient le point culminant du Lipez (et du voyage d'ailleurs). D'après le topo, "plenty of places to stay". En réalité, le seul endroit sur le site est une maison abandonnée, mais dont l'usage a été détourné... en baños géants. Compte tenu du vent et des températures négatives, nous voilà forcés de continuer sur l'étape suivante.  On finira à décongeler dans les bains chauds de la lagune de Chalviri, à la nuit tombée.

Geysers de mañana del sol 






Les deux derniers jours sont heureusement plus faciles pour rejoindre la civilisation.
Le désert de Dali 

La laguna verde et le volcan Licancabur 

A la sortie de 7 jours intenses, ça donne ça :
Deux clodos. Même le cadrage est raté :-) 
Passage au Chili. Nous rejoignons enfin l'asphalte après 12j de pistes depuis Sabaya.

Enfin un peu de douceur à San Pedro de Atacama 

Repos à San Pedro durant quelques jours.  Bien que touristique, avec ses restos et ses boutiques, c'est une ville bien agréable.   (Enfin on va quand même se faire un petit volcan à 6000m en randonnée...)