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mercredi 3 août 2016

La vallée sacrée (Cuzco)

Cuzco est au centre de la région du Pérou la plus riche en terme d'archéologie. C'est aussi la région la plus riche en touristes "consommateur" de sites incas, dont je fais bien évidemment partie.  Dur de faire abstraction de la foule lorsqu'on se promène dans ces lieux par ailleurs splendides.  Nous sommes bien loin des bivouacs dans le Huascaran.

Pour tenter quelque peu de sortir du flot, nous organisons nous même les premières visites en prenant des "collectivos". Quelques soles suffisent pour s'y rendre.

Nous commençons par le marché et le site de Chinchero, à 30 minutes de Cuzco, assez tranquille à cette heure matinale.

Tous les péruviens adorent les glaces 




Le site archéologique qui surplombe le village est très intéressant, mais nous regrettons de ne pas avoir de guide.

Les familles se rendent à la messe 

Fréquemment, les espagnols utilisaient les fondations incas pour construire leurs églises 

Les fameux murs incas qu'on retrouve partout dans la région sont vraiment impressionnants. Le côté pratique, un peu moins. Ils pouvaient pas faire carré  ?


Les terrasses suivent au plus près les contours du terrains dit le guide. Faudrait quand même être tordu pour ne pas le suivre.

L'après midi on tire en taxi (pas le même prix) jusqu'aux salines de Maras, une résurgence d'eaux très salées qui descend du plateau et dont les paysans ont tiré parti depuis près de 1000 ans.  Dans l'émission "échappées belles" on voit le gars discuter avec les paludiers, seuls sur le site. La réalité est un peu moins belle. Les cars déversent continuellement sur le site des touristes qui y restent 20 minutes. Et la dernière mode est semble t'il de s'y rendre en quads..  Bon, j'arrête de faire mon grognon (je kiffe quand même Maras).

Lorsqu'on s'avance tout au bout du site, on trouve encore un peu de sérénité. 

Plusieurs centaines de familles vivent de l'extraction du sel, mais ils sont seulement 4 à partager les eaux à l'aide de centaines de petits canaux.

Une fois le sel extrait, la parcelle retrouve sa teinte ocre. 
On s'est salement dégonflés le lendemain.  On laisse reposer les vélos et en route, comme tout le monde en circuit organisé. Les prix sont dérisoires: 50 soles, 16€ pour une journée de car, et 3 sites majeurs de la vallée sacrée.  Repas compris.

Pisaq, donc en premier, enfin après un arrêt babioles d'origine bengladeshes mais de style andines.

Nous, c'était le 8. Après quelques banalités de type altimétrique, notre guide nous octroie...  20 minutes de visite sur un site de plusieurs hectares. 





 Ollantaytambo,  ensuite,

Perchés dans la montagne, les greniers à blé, idéalement situés pour la conservation des céréales. 



Retour dans le noir à Cuzco.  Autour de la plazza, le côté positif de la ville touristique:  de très nombreux restaurants carrément chicos, où l'on mange une cuisine délicieuse pour un prix raisonnable, moins de 13€ pour des tortellinis aux crevettes, gingembre, coco, citron, sauce à la menthe (mortelles), et 1/2 litre de Jugo con letche de maracuya frais.

L'estomac bien calé, on rampe vers l'hostal, où c’est la fête de départ de certains. du coup, crêpes, bon vin, rhaaa j'en peux pus. Demasiado rico tout ça.


Le départ d'Yvan,Magali et leurs deux enfants. Je devrais les rejoindre vers Juliaca dans quelques jours pour un bout de route en commun 


Aujourd'hui, pêche au carton pour Laurent, lessives, courses, pour le départ vers le Titicaca, vendredi pour moi.

lundi 1 août 2016

D'Abancay à Cuzco

Départ d'Abancay au petit matin. Les vélos sont chargés pour 4 jours. On est content de reprendre l'itinéraire après la rando. Luis est venu nous dire au revoir et nous faire, quelque peu ému, la boleta (non ce n'est pas la bise), car c'est la première de son hôtel, l'ouverture donc!

La montée s'avère longue, mais l'acclimatation de ces dernières semaines joue à fond et c'est presque sans peine que nous franchissons le col à 4000. "Nous" décidons, pour profiter de la vue de bivouaquer au col (merci à Laurent de supporter mon petit caprice de remonter une piste défoncée après une journée déjà bien chargée, juste pour voir les montagnes.  Car c'est important, la vue)
Non?
La vue est donc superbe sur le Salcantay, une montagne que Lionnel Terray a gravie il y a 60 ans.

Mais, on le savait, les cols ne sont pas là meilleure option pour planter la tente, car le vent y est plus fort, et la condensation sera maximale le lendemain. Malgré le froid, je tente quelques photos de nuit dont une est réussie
Troublant quand on ne reconnaît aucune étoile
Jour 2. La descente, c'est le pied. Là, on est servi avec 50 km qui nous font passer de 4000 à 1900 m, et par la même occasion de 3 à 35 degré. Le moral du coup suit le même schéma, quand dans la fournaise on commence à remonter une route surchauffée tout au fond d'une gorge.

Au détour d'un virage j'aperçois une silhouette familière: Hey mais oui! c'est Hubertos panamericanos en personne. Il nous a devancé grâce à sa technique hors pair d'harponnage de camions dans les montées (il est fou le gars). Depuis la dernière fois, il s'est trouvé une charmante compagnie en la personne de... Cookie, un petit corniaud qu'il a recueilli dans les montagnes et qui, pour l'instant, tient dans une sacoche. Pour l'instant seulement...
Mignonne non?

Et succès garanti à chaque arrêt 

On passe une bonne soirée, désaltérante (comprendre houblonnée), dans un recreativo en bordure de Limatambo. Dans l'ambiance festive, je tente un "chicharon", sans savoir qu'il s'agit de peau de porc grillée (euh, ben c'est pas terrible en fait, même avec la bière).

Jour 3. On laisse Hubert se reposer de sa nuit perturbée par un cookie déchaîné et on se lance dans le deuxième col, presque aussi haut (l'appellation montagne russe est définitivement surfaite).  Manque de chance aux environs de Cuzco la densité de population est telle qu'on ne trouve pas de coins pour camper. On est contraint de pousser les machines jusqu'à l'Estrellita, au centre-ville.

L'hostal est un havre de calme à deux pas de la plazza de arma. C'est le rendez vous des cyclotouristes qui crapahutent dans les Andes et on y fait de chouettes rencontres.

On y est hébergé en dortoir, mais pour 20 soles (7€) déjeuner compris, c'est top.

Depuis hier, nous visitons les alentours.  On boycotte machu pichu, véritable machine à cash du Pérou, tellement blindé de visiteurs qu'il faut faire la queue pour accéder au site. Mais il y a plein de choses à voir, d'ici le départ de Laurent, vendredi.

Un prochain post très bientôt!

jeudi 28 juillet 2016

Trek du choquequirao (de Ayacucho à Abancay)


(pour les détail d'organisation et le topo voir fin d'article)

L'affaire avait mal débuté. Notre objectif était de faire le trajet vers Abancay en bus, rejoindre Cachora, le départ du trek, et chercher un guide sur place. Hélas, au bout de 2h à arpenter la ville du nord au sud, impossible de trouver une compagnie qui d'une part dessert la ville, et d'autre part accepte de charger les vélos. Vers 18h on apprend in extremis qu'une seule le fait et qu'elle est située... à 200m de l'hôtel :-(

En réalité, la compagnie ne sert pas Abancay mais Andahuaylas, ce que le vendeur s'est abstenu de nous dire (donc changement de bus imprévu, avec rachat de ticket bien sûr). Rdv 5h30 pour un départ à... 7h15. Et c'est parti pour 385 km de routes type Alpes d'huez. 7h, les genoux encastrés dans le siège de devant.  Là il ne s'agit pas de jouer avec son portable (hein Léna :-) ?).

J'aurais préféré être (temporairement) à sa place, sous le vélo 

Pour corser le tout, assaisonnez d'un empanadas (chausson de pâte empli de farce à la viande) bien traître, et le voyage tourne vite au cauchemar, je n'entre pas dans le détail.  C'est donc malade que je suis arrivé à Abancay.

Lueur d'espoir lorsque j'arrête par hasard Luis, patron d'une hostal (la posada del arriero, complète le soir) mais qui nous a aidé à trouver de quoi loger, à contacter un guide, permis de stocker les vélos dans sa cour, et qui est venu nous chercher le lendemain pour nous conduire à l'arrêt pour Chacora (dans la ville son hôtel est probablement le meilleurs rapport qualité/prix !).

Muchas gracias Luis por su ayuda !

Après une très mauvaise nuit, pour ma part à compter autre chose que les moutons, nous choppons un colectivo pour le départ du trek. A Cachora, pas de chance : pas de guide car c'est la fête du village et personne ne veut manquer une occasion de se bourrer la gueule. C'est à ce moment que nous sommes abordés par Celestino.  En bon roublard, il va nous embobiner pour nous louer une mule, sans guide, nous assurant que le chemin est facile, que bâter une mule c'est facile, la nourrir pas de problèmes, etc. Bref nous voilà parti en milieu d'après-midi, le bicot traînant des sabots et moi encore plus des pieds.


On commence par 10km de plat, suivi d'une descente à la rivière, 1600 m plus bas

mais pourquoi j'ai debâté la mule alors que je ne sais pas comment la recharger?

Au bout de 2h, quelques neurones ont trouvé assez d'oxygène pour se rendre compte de nos mauvais choix, et c'est à la nuit noire qu'on est revenu au village, avec 20km dans les pattes.

Une nuit de plus donc, Laurent dans ses calculs de solutions alternatives, moi dans pas grand chose. Mais au matin, comme je vais mieux, on décide de l'option commando. Car ce premier essai nous a montré qu'il y a de l'eau régulièrement sur le parcours, que celui-ci est parfaitement tracé, et qu'il est donc possible de faire beaucoup plus léger (3 j de porridge-purée) et surtout sans mule.

Et là: le bonheur, si si, malgré la nourriture...

Cadrage: laurent

L'Apurimac est un des canyon les plus profond du monde 

Remarquez le bronzage harmonieux 

Ciel quelque peu étoilé au premier bivouac 


Premières vues du site: les terrasses inférieures, le site proprement dit est sur la crête 
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Le site est niché à 3100 m d'altitude, sur une crête. Un ingénieux système d'irrigation amenait l'eau qui descend des glaciers 


Sans guide, on a pas toujours compris l'usage des fenêtres closes, des pièces d'un mètre carré, de couloirs qui ne mènent nulle part... Mais c'est beau.





On a retrouvé Livingstone!

Il fouille derrière les portes
Il arpente, il découvre... 

Il contemple.... 

Il se repose 
Le trek vaut vraiment le détour !

Demain on renfourche nos montures direction Cuzco, capitale touristique du Pérou.  A dans quelques jours donc

Topo choquequirao - juillet 2016

Le trek peut se faire en 3, 4 ou 5 jours. Habituellement, il se fait depuis Cuzco(5h de bus). De nombreuses agences le propose, tout compris, avec guide et mules. Je ne connais pas les prix. 

Nous l'avons fait depuis Abancay en 3 jours, en autonomie. Dans ce cas, c'est une rando relativement exigeante de 1500m de dénivelés par jour. On trouve de l'eau en bouteille toutes les heures à peu près, mais chère: 12 soles pour 2,5l. Il y a aussi moyen de manger (Sopa,...) 

D'Abancay, prendre un colectivo pour Cachora (coordonnées arrêt de bus dans Abancay: -13.629598 -72.875654 il est dans Maps.me). Coût 10 soles/p. 1h30 de route. 
Si l'on vient de Cuzco, il faut  descendre à Ramal de Huanipaca (demander Cachora).


A Cachora le départ se fait dans le bas du village.  ne pas suivre la piste pour les voitures mais descendre vers le fond du vallon. Plusieurs indications mais il faut un peu chercher. On peut aussi prendre un taxi jusqu'à Capulyoc,point de départ des treks organisés, mais on nous demandait 40 soles pour 15km!

Ensuite, le chemin est constamment très bien tracé.  Au bout d'une heure, on rejoint la piste vers le mirador de Capulyoc, qu'on atteint en une heure trente.

Le chemin plonge alors vers L'Apurimac, 1500m plus bas. Deux camps le long du chemin, l'un au bout d'une heure, l'autre, Chiquisqua bien plus sympa en 2h depuis capulyoc.  Continuer jusqu'à la rivière et remonter de 500 m jusqu à santa Rosa baja, où l'on peut camper (5soles) et manger (5soles la Sopa).

Le lendemain, partir tôt pour atteindre le village de Marapata. Des sources sur le parcours. Le chemin est assez raide.  Du village atteindre l'entrée du parc. 55 soles/p.

De là on atteint le site en une heure trente (200m descente et remontée).  Dans l'option 4j on peut dormir au camping sous le site.  Visiter le site et repartir vers 13h (ou arriver dans le noir :-)) en sens inverse. Il y a une variante qui permet de faire une boucle, que je ne connais pas). 

Dormir à Chiquisqua. Le troisième jour, repartir très tôt sous peine de monter sous le soleil, le versant étant exposé dès le matin.
 
De capulyoc, on peut trouver un taxi qui retourne et négocier les prix.