Pages

jeudi 28 juillet 2016

Trek du choquequirao (de Ayacucho à Abancay)


(pour les détail d'organisation et le topo voir fin d'article)

L'affaire avait mal débuté. Notre objectif était de faire le trajet vers Abancay en bus, rejoindre Cachora, le départ du trek, et chercher un guide sur place. Hélas, au bout de 2h à arpenter la ville du nord au sud, impossible de trouver une compagnie qui d'une part dessert la ville, et d'autre part accepte de charger les vélos. Vers 18h on apprend in extremis qu'une seule le fait et qu'elle est située... à 200m de l'hôtel :-(

En réalité, la compagnie ne sert pas Abancay mais Andahuaylas, ce que le vendeur s'est abstenu de nous dire (donc changement de bus imprévu, avec rachat de ticket bien sûr). Rdv 5h30 pour un départ à... 7h15. Et c'est parti pour 385 km de routes type Alpes d'huez. 7h, les genoux encastrés dans le siège de devant.  Là il ne s'agit pas de jouer avec son portable (hein Léna :-) ?).

J'aurais préféré être (temporairement) à sa place, sous le vélo 

Pour corser le tout, assaisonnez d'un empanadas (chausson de pâte empli de farce à la viande) bien traître, et le voyage tourne vite au cauchemar, je n'entre pas dans le détail.  C'est donc malade que je suis arrivé à Abancay.

Lueur d'espoir lorsque j'arrête par hasard Luis, patron d'une hostal (la posada del arriero, complète le soir) mais qui nous a aidé à trouver de quoi loger, à contacter un guide, permis de stocker les vélos dans sa cour, et qui est venu nous chercher le lendemain pour nous conduire à l'arrêt pour Chacora (dans la ville son hôtel est probablement le meilleurs rapport qualité/prix !).

Muchas gracias Luis por su ayuda !

Après une très mauvaise nuit, pour ma part à compter autre chose que les moutons, nous choppons un colectivo pour le départ du trek. A Cachora, pas de chance : pas de guide car c'est la fête du village et personne ne veut manquer une occasion de se bourrer la gueule. C'est à ce moment que nous sommes abordés par Celestino.  En bon roublard, il va nous embobiner pour nous louer une mule, sans guide, nous assurant que le chemin est facile, que bâter une mule c'est facile, la nourrir pas de problèmes, etc. Bref nous voilà parti en milieu d'après-midi, le bicot traînant des sabots et moi encore plus des pieds.


On commence par 10km de plat, suivi d'une descente à la rivière, 1600 m plus bas

mais pourquoi j'ai debâté la mule alors que je ne sais pas comment la recharger?

Au bout de 2h, quelques neurones ont trouvé assez d'oxygène pour se rendre compte de nos mauvais choix, et c'est à la nuit noire qu'on est revenu au village, avec 20km dans les pattes.

Une nuit de plus donc, Laurent dans ses calculs de solutions alternatives, moi dans pas grand chose. Mais au matin, comme je vais mieux, on décide de l'option commando. Car ce premier essai nous a montré qu'il y a de l'eau régulièrement sur le parcours, que celui-ci est parfaitement tracé, et qu'il est donc possible de faire beaucoup plus léger (3 j de porridge-purée) et surtout sans mule.

Et là: le bonheur, si si, malgré la nourriture...

Cadrage: laurent

L'Apurimac est un des canyon les plus profond du monde 

Remarquez le bronzage harmonieux 

Ciel quelque peu étoilé au premier bivouac 


Premières vues du site: les terrasses inférieures, le site proprement dit est sur la crête 
Ajouter une légende

Le site est niché à 3100 m d'altitude, sur une crête. Un ingénieux système d'irrigation amenait l'eau qui descend des glaciers 


Sans guide, on a pas toujours compris l'usage des fenêtres closes, des pièces d'un mètre carré, de couloirs qui ne mènent nulle part... Mais c'est beau.





On a retrouvé Livingstone!

Il fouille derrière les portes
Il arpente, il découvre... 

Il contemple.... 

Il se repose 
Le trek vaut vraiment le détour !

Demain on renfourche nos montures direction Cuzco, capitale touristique du Pérou.  A dans quelques jours donc

Topo choquequirao - juillet 2016

Le trek peut se faire en 3, 4 ou 5 jours. Habituellement, il se fait depuis Cuzco(5h de bus). De nombreuses agences le propose, tout compris, avec guide et mules. Je ne connais pas les prix. 

Nous l'avons fait depuis Abancay en 3 jours, en autonomie. Dans ce cas, c'est une rando relativement exigeante de 1500m de dénivelés par jour. On trouve de l'eau en bouteille toutes les heures à peu près, mais chère: 12 soles pour 2,5l. Il y a aussi moyen de manger (Sopa,...) 

D'Abancay, prendre un colectivo pour Cachora (coordonnées arrêt de bus dans Abancay: -13.629598 -72.875654 il est dans Maps.me). Coût 10 soles/p. 1h30 de route. 
Si l'on vient de Cuzco, il faut  descendre à Ramal de Huanipaca (demander Cachora).


A Cachora le départ se fait dans le bas du village.  ne pas suivre la piste pour les voitures mais descendre vers le fond du vallon. Plusieurs indications mais il faut un peu chercher. On peut aussi prendre un taxi jusqu'à Capulyoc,point de départ des treks organisés, mais on nous demandait 40 soles pour 15km!

Ensuite, le chemin est constamment très bien tracé.  Au bout d'une heure, on rejoint la piste vers le mirador de Capulyoc, qu'on atteint en une heure trente.

Le chemin plonge alors vers L'Apurimac, 1500m plus bas. Deux camps le long du chemin, l'un au bout d'une heure, l'autre, Chiquisqua bien plus sympa en 2h depuis capulyoc.  Continuer jusqu'à la rivière et remonter de 500 m jusqu à santa Rosa baja, où l'on peut camper (5soles) et manger (5soles la Sopa).

Le lendemain, partir tôt pour atteindre le village de Marapata. Des sources sur le parcours. Le chemin est assez raide.  Du village atteindre l'entrée du parc. 55 soles/p.

De là on atteint le site en une heure trente (200m descente et remontée).  Dans l'option 4j on peut dormir au camping sous le site.  Visiter le site et repartir vers 13h (ou arriver dans le noir :-)) en sens inverse. Il y a une variante qui permet de faire une boucle, que je ne connais pas). 

Dormir à Chiquisqua. Le troisième jour, repartir très tôt sous peine de monter sous le soleil, le versant étant exposé dès le matin.
 
De capulyoc, on peut trouver un taxi qui retourne et négocier les prix. 

samedi 23 juillet 2016

De Huancayo à Ayacucho

Ça va vous suivez toujours ? Huancayo n'a pas grand intérêt. Le quartier près de la plazza de arma est assez chic. Pour la première fois depuis notre arrivée au Pérou,  on croisera des hommes en costard. Mais lorsqu'on s'écarte de cette zone, c'est le bronx.

La matinée est vite passée à: déjeuner parmi les hommes d'affaires pressés (1/2h), récupérer le linge perdu à la laverie (1/2h), parler avec notre seconde rencontre cycliste, un australien cette fois (rapide, pas bavard le gars), essayer de se défaire d'un policier qui me vante les caractéristiques exceptionnelles de la moto BMW (mais pourquoi je lui ai dit qu'il avait une belle moto bon dieu), et faire les courses pour 4 j dans le centre commercial du coin.

Il faut croire que les péruviens se saoulent au thon.

A la sortir de la ville on tombe sur Hubert, un polonais que nous avions rencontré à la sortie de pastorurie.  Lui voyage depuis plus d'un an.  Il a démarré à Anchorage!  Nos directions sont les mêmes: on décide de faire route ensemble jusqu'à Ayacucho. Enfin, plutôt on se croise régulièrement dans la journée, car Hubert a ses habitudes.

Le matin pour Hubert, c'est pause Gatorade et journal sportif!

De toutes façon, il nous dépasse régulièrement, solidement arrimé à un camion.  Le soir on se retrouve pour bivouaquer mais, dans ces gorges, les places sont limitées entre le vide et les cactus. Une des photos de la journée m'a d'ailleurs coûté une triple crevaison. Cher!

Quand c'est plat, c'est pas plus facile de camper :-) 

On partage notamment une soirée avec un paysan, qui mangera nos pâtes mouillées de soupe lyophilisée, sans doute sans oser nous dire que le gringo, il est quand même bizarre.
Au col vers 4000m

Pont construit par les espagnols 
Nous suivrons la rivière Mantaro sur 200km



A Caceres, chouette petit village, le train passe encore quelques fois par semaine. Il me fait aussitôt penser à celui de tintin dans le temple du soleil.


Le volant qui reste dans les mains de tintin dans le wagon saboté 


Trafic très faible et route correcte. Le pied. 




Un dernier effort et nous entrons dans Ayacucho, après 4 belles journées de vélo.

Hubert continue son périple (je devrais le retrouver pour un Cuzco-la paz dans deux semaines) . De notre côté nous envisageons de prendre le bus pour Abancay, pour faire le trek du Choquequirao, un site presque aussi vaste que le machu pichu, mais pas entièrement dégagé et surtout désert car il faut 3 jours de marche pour l'atteindre.

Hasta luego!