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samedi 23 juillet 2016

De Huancayo à Ayacucho

Ça va vous suivez toujours ? Huancayo n'a pas grand intérêt. Le quartier près de la plazza de arma est assez chic. Pour la première fois depuis notre arrivée au Pérou,  on croisera des hommes en costard. Mais lorsqu'on s'écarte de cette zone, c'est le bronx.

La matinée est vite passée à: déjeuner parmi les hommes d'affaires pressés (1/2h), récupérer le linge perdu à la laverie (1/2h), parler avec notre seconde rencontre cycliste, un australien cette fois (rapide, pas bavard le gars), essayer de se défaire d'un policier qui me vante les caractéristiques exceptionnelles de la moto BMW (mais pourquoi je lui ai dit qu'il avait une belle moto bon dieu), et faire les courses pour 4 j dans le centre commercial du coin.

Il faut croire que les péruviens se saoulent au thon.

A la sortir de la ville on tombe sur Hubert, un polonais que nous avions rencontré à la sortie de pastorurie.  Lui voyage depuis plus d'un an.  Il a démarré à Anchorage!  Nos directions sont les mêmes: on décide de faire route ensemble jusqu'à Ayacucho. Enfin, plutôt on se croise régulièrement dans la journée, car Hubert a ses habitudes.

Le matin pour Hubert, c'est pause Gatorade et journal sportif!

De toutes façon, il nous dépasse régulièrement, solidement arrimé à un camion.  Le soir on se retrouve pour bivouaquer mais, dans ces gorges, les places sont limitées entre le vide et les cactus. Une des photos de la journée m'a d'ailleurs coûté une triple crevaison. Cher!

Quand c'est plat, c'est pas plus facile de camper :-) 

On partage notamment une soirée avec un paysan, qui mangera nos pâtes mouillées de soupe lyophilisée, sans doute sans oser nous dire que le gringo, il est quand même bizarre.
Au col vers 4000m

Pont construit par les espagnols 
Nous suivrons la rivière Mantaro sur 200km



A Caceres, chouette petit village, le train passe encore quelques fois par semaine. Il me fait aussitôt penser à celui de tintin dans le temple du soleil.


Le volant qui reste dans les mains de tintin dans le wagon saboté 


Trafic très faible et route correcte. Le pied. 




Un dernier effort et nous entrons dans Ayacucho, après 4 belles journées de vélo.

Hubert continue son périple (je devrais le retrouver pour un Cuzco-la paz dans deux semaines) . De notre côté nous envisageons de prendre le bus pour Abancay, pour faire le trek du Choquequirao, un site presque aussi vaste que le machu pichu, mais pas entièrement dégagé et surtout désert car il faut 3 jours de marche pour l'atteindre.

Hasta luego!

mardi 19 juillet 2016

Bosque de piedras (de Huanuco à Huancayo)

Au Pérou, les restaurants servent toujours des portions considérables. Dans les campagnes, pour 5 sol (1,5€) on a une soupe (de poulet avec des pâtes), un secos (de poulet avec du riz et des papas),  un jugo (non identifiable), et une gélatine en dessert.  Mathématiquement, ça ne rentre pas dans l'estomac d'un péruvien. En ville le choix est plus vaste, mais la quantité ne change pas. 

Jugo de mangue, par demi -litre 

L'hôtel Sosa était bien confortable, mais il a bien fallu quitter Huanuco et l'idée de faire 100 km de montée encaissée sur une nationale fréquentée nous a refroidi légèrement. Nous optons pour le bus, mais encore faut-il le trouver. Nous errons en vain durant une heure au gré des avis contradictoires pour finir par comprendre qu'il y a autant de terminaux que de destinations.  Un brave automobiliste va prendre pitié de nous et finir par nous y conduire. 

Les péruviens m'ont demandé s'ils pouvaient le garder pour décharger les bus. J'ai refusé. 
Arrivés à Cerro de Pasco (la ville la plus haute du monde, comme tant d'autres),  nous passons de l'été à l'hiver. La ville est organisée autour d'une mine à ciel ouvert gigantesque, dont le trou en est le centre. A la tombée de la nuit, 18h30, nous déambulons dans les ruelles et rues piétonnes (sûrement les plus hautes du monde) bondées dans une ambiance de Noël, mais sans les boules. 





Nous quittons le lendemain, pour le parc de bosque de piedras, la forêt de pierres. Ca nous fait un détour de 70km mais qui en vaut la peine.
Cerro de Pasco 
Nous croisons sur un altiplano assez désertique.

Quelques heures de vélo plus tard (on a eu le temps de la voir venir), nous approchons d'une des merveilles du Pérou.
Euh non c'est pas ça la merveille du Pérou :-)

Le temps de trouver une gentille mémé pour garder les vélos et nous voilà parti pour quelques heures d'une promenade assez incroyable, car Bosque de Piedras s'étend sur des dizaines de km, et on y rencontre un bestiaire de créatures bizarres.






Au début je pistais les alpaga, pensant qu'ils étaient sauvages... (Non Lou,je ne peux pas le ramener) 
Retour vers Vicco vent de face, debout sur les pédales. 35 km épuisants.  A l'unanimité, ce sera la route et non la piste que nous prendrons pour contourner le lago de Junin. On se posera finalement dans un creux du plateau, à une centaine de mètres de celle-ci.



Avec -8 la nuit, on réfléchit à tout bien faire avant de se coucher.
On se gèle les... mains 

De notre bivouac jusqu'à Huancayo, c'est principalement de la descente, 240 km de descente à 1% que nous avalerons donc en deux étapes de 120 km.

D'abord au bord du lago de Junin :





Puis dans des paysages de gorges, pas toujours très beaux :
La Oroya 
Demain après-midi, direction Ayacucho, et oui cher lecteur c'est encore une autre ville en o (celui qui est capable à mon retour de me réciter toutes ces villes dans l'ordre se voit offrir une cerveza).

A dans 4 jours et 3 bivouacs!

vendredi 15 juillet 2016

De La Union à Huanuco















La Union n'est pas ce qu'on peut appeler une ville accueillante. Nichée au fond d'une vallée, écrasée par les montagnes (pour les grenoblois: façon Livet-gavet), elle s'étire tout en longueur en deux rues parallèles non goudronnées. Le soir, nous avons cherché l'hostal la moins glauque (hostal Karol).  Après une polleria des plus bruyantes, animée par les même jeux télévisés débiles que chez nous (vive la mondialisation), la ville s'est soudain rassemblée sur la plazza del arma, pour une commémoration des 70 ans de l'institution (on a pas réussi à savoir laquelle). Il semble apparemment normal  ici de faire sauter des "tortas" au son de la fanfare.

Explosion non contrôlée de la Tortas, une espèce de gâteau en papier, truffé de pétards
La fête à duré jusqu'à 4h du matin au son du rap péruvien (là non plus on a pas compris le principe), en se terminant par un feu d'artifice. Merci à Monsieur quies, j'ai bien dormi, mais Laurent moins. 

Le lendemain, avec le soleil, on s'est un peu détendu.


Les normes sanitaires, c'est quoi ?


Nous entamons une longue remontée le long de la rivière en direction de Huanuco. Sur la route peu de villages, quelques maisons coincées entre la route et le vide. 

La proximité d'un village nous est toujours annoncée par les tuktuk à trois roues, comme la terre l'est par les mouettes pour les marins.
Une mouette donc
Ces petits engins rôdent en effet dans les quelques km autour d'un village pour transporter tout ce qui fait moins de 500kg, personnes mais aussi barres de fers de 10 m dont les extrémités trainent par terre, moutons, briques,...


Dans la montée vers Chavinillo 


Il faut aussi que je vous parle des chiens. Moi je les aime d'habitude. Au Pérou, moins. Cette engeance se terre dans les futaies et les maisons pour vous bondir dessus par l'arrière et vous arracher un bout de sacoche, quand ce n'est pas un mollet. Laurent en a fait l'expérience: un chien à réussi à l'arrêter d'un coup de mâchoire. Il a fait sauté un rivet d'une sacoche ortlieb. Chapeau!! Seule solution dans ces cas : piler et faire face, en général ça suffit.

 

Au bout d'une journée de montée on se cale à Chavinillo, plus en hauteur mais pas plus sympathique que La Union. Partout on nous donne du "Gringo", parfois sympa, mais souvent non.  Encore un hostal à douche électrique, dont le débit encore plus faible que les robinets des toilettes d'orange labs, ne se ferment jamais complètement et vous égaie toute la nuit. 

Arrivée à Chavinillo 

Après une courte montée de 500 m et le corona del inca, la descente vers Huanuco promettait d'être belle... sur le papier : 2200 m de dénivelées pour 62 km! Seulement, l'état de la route est tel qu'il nous a fallu plus près de 4 heures de secousses pour rejoindre la ville. La moitié est en terre battue, le reste dans un état lamentable.
Le corona del inca 
A Huanuco, il nous faut encore 1h30 pour trouver un hôtel avec WiFi.  C'est dans la ville d'à côté, Amarilis que nous le trouverons, très correct cette fois.  

Demain, on fait le point sur la suite du trajet. Arriver à Cerro de pasco, "la ville la plus haute du monde" se fait par une montée de 100km et 2400m sur nationale chargée de camions. Bus ou pas bus, telle est donc la question.

Suite dans quelques jours.