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lundi 8 août 2016

De Cuzco à Juliaca

C'est les sacoches pleines de pains aux raisins de la boulangerie d'à côté que je reprends la route. Objectif, Juliaca où l'on avisera de quelle façon aborder le fameux lac Titicaca avec Yvan et Magali, vous savez, la famille unptitvelodanslatete.
Cette étape constitue vraiment une transition entre les paysages en dents de scie du Pérou et l'altiplano bolivien.

Pikillaqta, un des principaux sites Wari, civilisation pré-inca. Ici, l'aqueduc qui amenait l'eau à la ville. Ne me demandez pas comment, j'ai pas tout compris. 

La belle église d'Urcos 


Lieu de bivouac a priori idyllique 
Chiens, épisode III (le II étant le petit coup de jarnac d'un cabot qui m'a troué pantalon et chaussette, il y a quelques jours). Le bivouac s’annonçait bien. La femme qui triait les pois devant sa maison m'avait accueilli très gentiment, m'assurant calme et tranquillité pour la nuit. C'était sans compter sur les chiens errants. D'abord on les entend de loin... Puis, avec angoisse, on les entend se rapprocher. On sent qu'ils vous ont repéré. Parfois ils vous tournent autour. Dans ce cas faire le mort. Mais lorsqu'ils s'attaquent à la tente, une seule solution : bondir en beuglant, leur balancer des pierres et surtout faire gaffe à ses mollets. Tout ça en tenue légère. Je vous laisse imaginer le tableau. Fin de nuit difficile donc, mais l'avantage c'est qu'à 7h on est sur la route :-)

Jour 2. La route s'élève progressivement jusqu'au Abra La Raya, le col permettant de rejoindre l'altiplano.





Elle accompagne la ligne de chemin de fer qui mène à la Bolivie.

Avec de la bonne musique dans les oreilles je grimpe allègrement vers la raya.
Source d'eau chaude que m'a indiquée un routier sympa. 

Mazette!  Alors là je tire mon chapeau. Visez avec quoi ce colombien voyage. Je me sens un peu lourd subitement. Le gars se fait un p'tit aller-retour Colombie -Titicaca vite fait pendant les vacances (oui mais lui il ne peut pas se cuisiner un petit purée-sauce tomate par -5 degré) 

Après le col, le paysage s'ouvre. 

Mais oui ça rentre dans les sacoches. 

Alors lui, il rattrape les autres. Il est resté sous l'abside de la tente toute la nuit.  Je l'avais sournoisement appâté avec quelques galletas, hé hé.

Michel et Dominique Gony, qui voyagent depuis 5 ans. Et c'est pas fini, car, on peine à le croire, ils cheminent en direction de Bangkok, en prenant certes des chemins détournés. J'aurais aimé pouvoir passer un peu de temps avec eux.  Bon voyage, je le suivrai avec plaisir!!



Demain direction Puno, puis la rive est du lac après un dernier bivouac


vendredi 5 août 2016

En route vers la Bolivie

Le voyage avec Laurent se termine ce matin, à l'aube. Une belle partie du voyage s'achève.  Nous avons passé ces deux derniers jours, lui a préparer le retour, moi le départ.

Hier il s'est organisé une petite répétition générale, en voulant porter le vélo à la consigne de l'aéroport. Seulement de consigne, ninguna, et le voilà de retour.... Le vélo sous le bras. Je commence à croire que sa phobie des aéroports est bien réelle.
Départ dès potron minet. Hasta pronto amigo!

Pour ma part, je reprends la route ce matin, seul finalement. Hubert est empêtré dans ses soins dentaires depuis 4 jours. Le pauvre avait mal à une dent et se retrouve avec un râtelier complet à réparer (13).

Le bilan à tiers course pour la Bolivie est donc le suivant : dans le peloton de tête, la famille unptitvelodanslatete avec 4 j d'avance, suivi d'un couple d'espagnols non identifié (1j). A la poursuite, l'équipe onbaik dont un protagoniste fait défaut, et dans le peloton de queue, Hubertospanamericanos  qui connaît actuellement des ennuis techniques et devrait partir dimanche avec du nouveau matériel. Latourneedesreves.com quant à elle est hors course, car à emprunté le chemin dans le mauvais sens.

Cuzco est sans conteste la plus belle ville que nous ayons vue jusqu'à présent. Très imprégnée de la colonisation espagnole et pourtant très inca.





Une boucherie dans les halles San-Blas. Je vous laisse deviner ce qu'il y a dans le panier. 
La vieille ville de Cuzco 
Et maintenant, en route vers la Bolivie et le lac titicaca, dans une semaine normalement.




mercredi 3 août 2016

La vallée sacrée (Cuzco)

Cuzco est au centre de la région du Pérou la plus riche en terme d'archéologie. C'est aussi la région la plus riche en touristes "consommateur" de sites incas, dont je fais bien évidemment partie.  Dur de faire abstraction de la foule lorsqu'on se promène dans ces lieux par ailleurs splendides.  Nous sommes bien loin des bivouacs dans le Huascaran.

Pour tenter quelque peu de sortir du flot, nous organisons nous même les premières visites en prenant des "collectivos". Quelques soles suffisent pour s'y rendre.

Nous commençons par le marché et le site de Chinchero, à 30 minutes de Cuzco, assez tranquille à cette heure matinale.

Tous les péruviens adorent les glaces 




Le site archéologique qui surplombe le village est très intéressant, mais nous regrettons de ne pas avoir de guide.

Les familles se rendent à la messe 

Fréquemment, les espagnols utilisaient les fondations incas pour construire leurs églises 

Les fameux murs incas qu'on retrouve partout dans la région sont vraiment impressionnants. Le côté pratique, un peu moins. Ils pouvaient pas faire carré  ?


Les terrasses suivent au plus près les contours du terrains dit le guide. Faudrait quand même être tordu pour ne pas le suivre.

L'après midi on tire en taxi (pas le même prix) jusqu'aux salines de Maras, une résurgence d'eaux très salées qui descend du plateau et dont les paysans ont tiré parti depuis près de 1000 ans.  Dans l'émission "échappées belles" on voit le gars discuter avec les paludiers, seuls sur le site. La réalité est un peu moins belle. Les cars déversent continuellement sur le site des touristes qui y restent 20 minutes. Et la dernière mode est semble t'il de s'y rendre en quads..  Bon, j'arrête de faire mon grognon (je kiffe quand même Maras).

Lorsqu'on s'avance tout au bout du site, on trouve encore un peu de sérénité. 

Plusieurs centaines de familles vivent de l'extraction du sel, mais ils sont seulement 4 à partager les eaux à l'aide de centaines de petits canaux.

Une fois le sel extrait, la parcelle retrouve sa teinte ocre. 
On s'est salement dégonflés le lendemain.  On laisse reposer les vélos et en route, comme tout le monde en circuit organisé. Les prix sont dérisoires: 50 soles, 16€ pour une journée de car, et 3 sites majeurs de la vallée sacrée.  Repas compris.

Pisaq, donc en premier, enfin après un arrêt babioles d'origine bengladeshes mais de style andines.

Nous, c'était le 8. Après quelques banalités de type altimétrique, notre guide nous octroie...  20 minutes de visite sur un site de plusieurs hectares. 





 Ollantaytambo,  ensuite,

Perchés dans la montagne, les greniers à blé, idéalement situés pour la conservation des céréales. 



Retour dans le noir à Cuzco.  Autour de la plazza, le côté positif de la ville touristique:  de très nombreux restaurants carrément chicos, où l'on mange une cuisine délicieuse pour un prix raisonnable, moins de 13€ pour des tortellinis aux crevettes, gingembre, coco, citron, sauce à la menthe (mortelles), et 1/2 litre de Jugo con letche de maracuya frais.

L'estomac bien calé, on rampe vers l'hostal, où c’est la fête de départ de certains. du coup, crêpes, bon vin, rhaaa j'en peux pus. Demasiado rico tout ça.


Le départ d'Yvan,Magali et leurs deux enfants. Je devrais les rejoindre vers Juliaca dans quelques jours pour un bout de route en commun 


Aujourd'hui, pêche au carton pour Laurent, lessives, courses, pour le départ vers le Titicaca, vendredi pour moi.

lundi 1 août 2016

D'Abancay à Cuzco

Départ d'Abancay au petit matin. Les vélos sont chargés pour 4 jours. On est content de reprendre l'itinéraire après la rando. Luis est venu nous dire au revoir et nous faire, quelque peu ému, la boleta (non ce n'est pas la bise), car c'est la première de son hôtel, l'ouverture donc!

La montée s'avère longue, mais l'acclimatation de ces dernières semaines joue à fond et c'est presque sans peine que nous franchissons le col à 4000. "Nous" décidons, pour profiter de la vue de bivouaquer au col (merci à Laurent de supporter mon petit caprice de remonter une piste défoncée après une journée déjà bien chargée, juste pour voir les montagnes.  Car c'est important, la vue)
Non?
La vue est donc superbe sur le Salcantay, une montagne que Lionnel Terray a gravie il y a 60 ans.

Mais, on le savait, les cols ne sont pas là meilleure option pour planter la tente, car le vent y est plus fort, et la condensation sera maximale le lendemain. Malgré le froid, je tente quelques photos de nuit dont une est réussie
Troublant quand on ne reconnaît aucune étoile
Jour 2. La descente, c'est le pied. Là, on est servi avec 50 km qui nous font passer de 4000 à 1900 m, et par la même occasion de 3 à 35 degré. Le moral du coup suit le même schéma, quand dans la fournaise on commence à remonter une route surchauffée tout au fond d'une gorge.

Au détour d'un virage j'aperçois une silhouette familière: Hey mais oui! c'est Hubertos panamericanos en personne. Il nous a devancé grâce à sa technique hors pair d'harponnage de camions dans les montées (il est fou le gars). Depuis la dernière fois, il s'est trouvé une charmante compagnie en la personne de... Cookie, un petit corniaud qu'il a recueilli dans les montagnes et qui, pour l'instant, tient dans une sacoche. Pour l'instant seulement...
Mignonne non?

Et succès garanti à chaque arrêt 

On passe une bonne soirée, désaltérante (comprendre houblonnée), dans un recreativo en bordure de Limatambo. Dans l'ambiance festive, je tente un "chicharon", sans savoir qu'il s'agit de peau de porc grillée (euh, ben c'est pas terrible en fait, même avec la bière).

Jour 3. On laisse Hubert se reposer de sa nuit perturbée par un cookie déchaîné et on se lance dans le deuxième col, presque aussi haut (l'appellation montagne russe est définitivement surfaite).  Manque de chance aux environs de Cuzco la densité de population est telle qu'on ne trouve pas de coins pour camper. On est contraint de pousser les machines jusqu'à l'Estrellita, au centre-ville.

L'hostal est un havre de calme à deux pas de la plazza de arma. C'est le rendez vous des cyclotouristes qui crapahutent dans les Andes et on y fait de chouettes rencontres.

On y est hébergé en dortoir, mais pour 20 soles (7€) déjeuner compris, c'est top.

Depuis hier, nous visitons les alentours.  On boycotte machu pichu, véritable machine à cash du Pérou, tellement blindé de visiteurs qu'il faut faire la queue pour accéder au site. Mais il y a plein de choses à voir, d'ici le départ de Laurent, vendredi.

Un prochain post très bientôt!