On a pas idée de faire du vélo au mois de juillet dans le sud de la France. Enfin, on ne devrait pas avoir idée. Pourtant on sait. On a vécu l’Espagne et ses 37° à l’ombre. Quand la seule façon d’avancer est celle de la technique de T-shirt mouillé (Pas celle de boite de nuit) : trempé dans la flotte d’une fontaine à 10° qu’on enfile sur le paletot et qui permet juste de rallier le village suivant. On connait. Mais nous c’est juste qu’on a une mémoire de bigorneau (séché). Et nous voilà donc plein d’entrain, 14h, à la sortie de la gare de Nîmes, 34°, pas un poil de vent. Les nîmois font la sieste, et nous on démarre pour 60 km de petites routes chauffées à t’en faire des mirages. Quelques heures de macération plus tard, on se posera pour un bivouac semi-urbain dans les faubourgs des Saint hippolyte du Fort.
Premier objectif de ce deuxième jour et du voyage, le bien nommé mont Aigoual. 1300m de montée sur 43km. Doux au début, moins après. Sur les bécanes dès 8h, on attaque fort déterminés.
11h30, Valleraugue : Oh un plan d'eau! Pas besoin de se poser la question, en 2 secondes on est dans l'eau tout aussi déterminé qu'à 8h.... mais à faire une pause.
Après une petite discussion avec le patron fort sympathique du camping, un steakFritesMayo, quelques boissons maltées, une sieste (déterminée), la perspective douloureuse (surtout pour Enrique) de ne pas trouver de retransmission du France-Belgique, ben on s'installe finalement pour la journée...
(on est pas des sauvages quand même; puis 15km c'est déjà pas mal, et puis c'est haut l'Aigoual...)
Le Grand Soir arrive. Nous sommes placés aléatoirement par le patron : belges et français mélangés pour un grand méchoui. Oui parce qu'il faut quand même dire que le belge est quand même pas débile, il ne reste pas en Belgique pour ses vacances. Il est plus à son aiiise dans le sud, là où on a bon. Donc on se retrouve presque à parité. Ca va saigner. Mon voisin de gauche, pied noir, grande gueule, m'explique des stratégies de jeu qui mettraient minable Napoléon, et que je n'aurais jamais cru pouvoir entrer dans la tête d'un footballeur. Révisant son pronostique de façon forte adéquate en fonction du score, il fini par en pronostiquer le bon... à la fin du match (incroyable). Mon voisin de droite, alsacien, parle peu, c'est reposant. De mon point de vue de béotien le match est très frustrant. Il me rappelle furieusement le combat entre la montagne et Oberyn dans le Trone de fer. Du costaud peu inspiré d'un côté, de la rapidité et de la grâce de l'autre... et les yeux écrabouillés d'Oberyn à la fin... Bon, Bonne ambiance quand même tout le monde se congratule à la fin.
Le lendemain on est vraiment déterminés
Au col avant le sommet, (ousse qu'on se buvait une petite mousse), on voit arriver un cycliste, à pied, chaussures façon clown (explosées), accompagné d'un acolyte hilare. Ben c'est sûr que nous on monte moins vite avec un castorama dans les sacoches, mais des fois ça peut aider...
Vu d'en haut une montée est toujours plus sympathique
Avec 2m de pluie, 240j de brouillard, et 20j par an ou le vent ne dépasse pas 40km/h, on savoure notre chance de pouvoir en profiter.
Alors on en profite ...
...pour se poser à quelques centaines de mètres du sommet. Vers 19h30 il n'y a plus personne.
On a même besoin d'une petite laine
ou d'un déguisement en monsieur Cetelem
d'après les spécialistes le ciel de cette régionde France est le plus pur
Longeant la région des Causse, on se hisse en fin de journée au sommet des mont-Lozère, au col de Finiels.
Les deux jours suivant, il est déjà temps de rejoindre la vallée du Rhône. Pas la peine que je précise, d’où l'on vient et ce qu'on se dit. Cette histoire est déjà finie, c'est une histoire ordinaire, on est tout simplement un mois de juillet sur la terre.
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