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mercredi 24 août 2016

Le parc du Sajama (de La Paz à Oruro)

Récit d'une étape mémorable. Mardi 16 : Jean-marc déboule à l'hôtel, après une descente nocturne depuis l'aéroport. Pressé de s'acclimater et de pédaler un peu, nous enfourchons les bécanes dès le lendemain, direction  vallée de la Luna, un parc situé à une vingtaine de km de La Paz.  Pour y parvenir, nous traversons les quartiers les plus bas et les plus chics de la ville. En réalité, c'est une autre ville.

Les immeubles succèdent aux quartiers résidentiels cossus et cliniques privées. Nous empruntons même probablement la seule piste cyclable de la région.

Desayuno incluido: L'hôtel n'a pas fait une bonne affaire avec moi

Un autre visage de La Paz 
L'urbanisation unique de la ville 

On ne sait pas ce que cherchaient ces deux hommes dans la rivière des eaux usées. 
Petite déception, pour la vallée de la Luna, coincée entre le golf et un quartier de belles villas et bien trop balisée. 
Jeudi 18, vélos chargés de nourriture pour plusieurs jours, nous filons en direction du parc du Sajama. Remontée express jusqu'à l'altiplano, puis nous nous laissons descendre tranquillement vers Viacha. Quelques km plus loin, le décor change radicalement.

On profite encore d'un excellent bitume. Ça va vite changer


Décor de far West.


Des lamas ? Où ça ?
Fin de journée magique. Nous demandons la permission de planter la tente à proximité d'une ferme. Le propriétaire, un vieil homme au visage buriné, nous propose d'emblée de partager son unique pièce de vie, toujours cette hospitalité bolivienne. Nous opterons pour la tente, plus spacieuse :-)




Sa femme viendra bientôt nous apporter bâches et couvertures, persuadée que nous ne passerons pas la nuit.

Fin du bitume dès le lendemain.  Les paysages sont somptueux, mais l'état des pistes se dégrade tout au long de la journée. Chaque paysan à qui nous demandons notre chemin nous oriente dans des directions différentes. Maps.me, pourtant très utile, ne nous épargnera pas quelques détours laborieux.



Ensablement 
Heureux, mais il va falloir y descendre et le remonter... 

Playa verde, dont on ne sait d'où provient le nom. 

Tente bien abritée du vent derrière le mur et heureusement car la température va baisser sérieusement. 
Le soir, l'état de santé de Jm se dégrade brusquement.  Fatigue, décalage horaire, mal d'altitude, manque de sommeil se cumulent probablement. Il passera une très mauvaise nuit, et le réveil, glacial (-14) n'arrangera pas les choses.

Au troisième jour, on repart donc vers le Sajama, en tentant de rejoindre la route au plus tôt. Il reste plus de 120 km pour y parvenir. Nous n'y arriverons pas.  Toute la journée, il sera visible, mais inaccessible.

Sa majesté le Sajama, 6400 m

L'ombre portée du Sajama sur la plaine. 

On passera la nuit suivante dans un alojamiento en bord de route, rencontré miraculeusement, "bercés" par le doux bruit des 38 tonnes qui se rendent au Chili tout proche.

Jour 4, pas d'amélioration pour JM. On tirera au plus court vers le village de Sajama, dans lequel on trouvera un hôtel relativement confortable.  On y restera deux jours.
Parinacota et Pomerape, deux noms de pâtisserie, mais c'est pas de la tarte 

Ça titube 

Et l'état de la piste ne s'améliore pas 

L'église de Sajama 






Les (petits) geysers du coin 

Agua caliente. 35 dedans, 5 dehors

Le retour 

Changement de plan: pas question de se lancer sur les pistes pour Sabaya sans être en bonne forme. Or de forme, il n'est pas encore question pour Jm.  Le plan de secours est le suivant: bus pour Patacamaya, suivi de bus pour Oruro. Ensuite on verra.

Une particularité de la Bolivie, ce sont les grèves de mineurs. Bon nombre de cyclistes et touristes y ont déjà été confrontés. Nous ne ferons pas exception. A Patacamaya, nous apprenons que la route d'Oruro est bloquée. En négociant avec un taxi nous nous faisons débarquer à proximité du barrage, car les piétons paraît-il peuvent passer. Mais le champ de bataille dans lequel nous débarquons nous en dissuade. Entre les grenades lacrymogènes des forces de police et les bâtons de dynamite lancés par les mineurs, nous sommes contraints de renoncer. Deux heures d'attente plus tard, toujours pas d'issue. On décide alors de contourner l'obstacle par des pistes minuscules.

Les forces de police se préparent 


L'autre côté du bagage, 5 km plus loin 
Et l'autoroute pour nous tout seuls !


Restent 70 km de ligne droite pour atteindre Oruro, où nous sommes actuellement, dans un hôtel cher mais pas terrible.

Demain, on reprend la piste pour... Sabaya, si la forme de Jean-Marc revient, car on a de la suite dans les idées.

Hasta luego.



mardi 16 août 2016

Rive est du lac Titicaca (de Puno à La Paz)

La validation de sortie du territoire est une chose sérieuse au Pérou. Baladés de la "Dirección General de Migraciones" à la division du tourisme de la police péruvienne, nous aboutissons enfin au "Palacio de Justicia", où entre deux avocats chuchotants de mauvaises nouvelles à leur client, nous obtenons finalement du fonctionnaire de service, le précieux sésame.

Le transport des vélos en collectivos jusqu'à Moho sera pour une fois une formalité,  et nous voilà à pied d'oeuvre pour longer le lago par sa rive est, quasiment sans trafic.





Au bivouac. 
Peu avant la frontière, Nous plantons les tentes dans la cours de l'école et très vite quelques Mama tricoteuses et jeunes désœuvrés nous entourent. La présence des enfants et du drôle de vélo d'Yvan n'y est sans doute pas étrangère.




Les choses se corsent légèrement le lendemain. Dès la frontière passée, le bon bitume cède la place à un mauvais ripio, qui à la mauvaise idée en plus de se redresser. La santé de la troupe accusant quelques faiblesses, nous nous trainons jusqu'à Puerto Acosta, point d'entrée en Bolivie. 




Muchas gracias Reddy por sus explicaciones entusiastas 
Nos premiers contacts avec les boliviens sont très chaleureux.  Dès notre arrivée, Reddy l'archéologue, nous accoste pour nous expliquer les nombreux sites incas et pré-incas de la région, la plus part n'étant pas complètement restaurés. Avec une vingtaine de touristes par an, passant en Bolivie par ce poste frontière (aux dires du douanier), le moins qu'on puisse dire c'est que le potentiel reste à développer. Mais son enthousiasme est communicatif. Donc n'hésitez pas à le contacter (voir topo), il se fera un plaisir de vous les faire visiter. 






Très pratique d'avoir un enfant sous la main pour convaincre de se laisser photographier 

Tri des pommes de terre avant plantation. 
La Bolivie semble bien plus pauvre encore que le Pérou. On est d'ailleurs très vite dans le bain: très difficile de se ravitailler en route. Les magasins sont peu achalandés dans cette partie non touristique. On termine l'étape sur les réserves: pâtes à la soupe lyophilisée.

Des m... Sucrées en bouteille, il y'a. De l'eau, non.

Derniers regards sur le lago. 

Les 6000 réapparaissent 

Dans quelques minutes, il gèle. Demain, -8 au déjeuner 

Un petit restaurant habituel en bord de route. On y mange un menu pour 6 bolivianos (moins d'un euro)
Derniers tours de pédales, et nous arrivons à la Paz.  La découverte de la ville depuis El Alto est stupéfiante. Elle s'étale de 4200 à 3200 m - les quartiers riches étant en bas - et remonte tous les versants de la cuvette.

Le télécabine prend tout son sens ici. 10 minutes pour atteindre El Alto au lieu d'une heure par la route. 



Ascenseur chargé. 
Jean-marc arrive ce soir. Quelques jours d'acclimatation et nous partons pour le Sajama.

Topo




 La rive est du lac Titicaca devient somptueuse quelques km après huancané. Le tronçon entre Juliaca et Huancané ne présente pas un intérêt particulier (mais se fait sans problème, bitumée).  Nous avons pris un bus depuis Puno jusqu'à Juliaca puis un deuxième pour Moho. (A Juliaca, le bus fait le tour des arrêts de la ville, donc demander l'arrêt des bus pour Moho).  

ATTENTION : il faut absolument faire valider sa sortie du territoire péruvien à Puno (et ce n'est pas possible à Juliaca), sinon on est refoulé à la frontière.  Il faut d'abord se rendre au palais de justice dont l'entrée se trouve sur le côté sud de la plazza de arma pour obtenir un tampon (carte google).  Puis il faut aller à l'office de l'immigration juste à côté pour valider la sortie en précisant le temps que vous allez mettre pour arriver à la frontière (rue Jr Ayacucho, à 20m de la plazza de armas).

A Moho il faut bien prendre la route qui descend (en direction de Conima) et non la PE34I qui va directement à Ninantaya.  Elle suit le lac au plus près (route goudronnée magnifique). Après Conima, on rejoint le petit village de Tilali où se trouve un poste frontière (différent a priori du poste de Ninantaya).

A partir de là on rejoint Puerto-Acosta par 15 km (350m d+) de pistes en état moyen, avec encore quelques très belles vues sur le titicaca.  Poste frontière de Puerto Acosta en sortie du village.

Ravitaillement possible à Moho et Puerto Acosta, mais a priori pas grand chose dans les tout petits villages entre les deux.  (on a eu quelques difficulté à faire accepter nos sols péruviens par les commerçants de Puerto Acosta)

Depuis Puerto Acosta à Escoma, une nouvelle route goudronnée toute neuve vous attend (elle était en travaux et donc interdite à la circulation quand nous sommes passés).  La route 16 reste tranquille jusqu'a Achacachi où elle rejoint celle qui vient de Puno en passant par copa cabana.  Ensuite c'est blindé de bus. 


Reddy: 
REDDY GYAYGUA BELLIDO
Arqueólogo 
Encargado de cultura y turismo 
Puerto Acosta 
Reddy.gb@hotmail com
67140804