Récit d'une étape mémorable. Mardi 16 : Jean-marc déboule à l'hôtel, après une descente nocturne depuis l'aéroport. Pressé de s'acclimater et de pédaler un peu, nous enfourchons les bécanes dès le lendemain, direction vallée de la Luna, un parc situé à une vingtaine de km de La Paz. Pour y parvenir, nous traversons les quartiers les plus bas et les plus chics de la ville. En réalité, c'est une autre ville.
Les immeubles succèdent aux quartiers résidentiels cossus et cliniques privées. Nous empruntons même probablement la seule piste cyclable de la région.
|
Desayuno incluido: L'hôtel n'a pas fait une bonne affaire avec moi |
|
Un autre visage de La Paz |
|
L'urbanisation unique de la ville |
|
On ne sait pas ce que cherchaient ces deux hommes dans la rivière des eaux usées. |
|
Petite déception, pour la vallée de la Luna, coincée entre le golf et un quartier de belles villas et bien trop balisée. |
Jeudi 18, vélos chargés de nourriture pour plusieurs jours, nous filons en direction du parc du Sajama. Remontée express jusqu'à l'altiplano, puis nous nous laissons descendre tranquillement vers Viacha. Quelques km plus loin, le décor change radicalement.
|
On profite encore d'un excellent bitume. Ça va vite changer |
|
Décor de far West. |
|
Des lamas ? Où ça ? |
Fin de journée magique. Nous demandons la permission de planter la tente à proximité d'une ferme. Le propriétaire, un vieil homme au visage buriné, nous propose d'emblée de partager son unique pièce de vie, toujours cette hospitalité bolivienne. Nous opterons pour la tente, plus spacieuse :-)
Sa femme viendra bientôt nous apporter bâches et couvertures, persuadée que nous ne passerons pas la nuit.
Fin du bitume dès le lendemain. Les paysages sont somptueux, mais l'état des pistes se dégrade tout au long de la journée. Chaque paysan à qui nous demandons notre chemin nous oriente dans des directions différentes. Maps.me, pourtant très utile, ne nous épargnera pas quelques détours laborieux.
|
Ensablement |
|
Heureux, mais il va falloir y descendre et le remonter... |
|
Playa verde, dont on ne sait d'où provient le nom. |
|
Tente bien abritée du vent derrière le mur et heureusement car la température va baisser sérieusement. |
Le soir, l'état de santé de Jm se dégrade brusquement. Fatigue, décalage horaire, mal d'altitude, manque de sommeil se cumulent probablement. Il passera une très mauvaise nuit, et le réveil, glacial (-14) n'arrangera pas les choses.
Au troisième jour, on repart donc vers le Sajama, en tentant de rejoindre la route au plus tôt. Il reste plus de 120 km pour y parvenir. Nous n'y arriverons pas. Toute la journée, il sera visible, mais inaccessible.
|
Sa majesté le Sajama, 6400 m |
|
L'ombre portée du Sajama sur la plaine. |
On passera la nuit suivante dans un alojamiento en bord de route, rencontré miraculeusement, "bercés" par le doux bruit des 38 tonnes qui se rendent au Chili tout proche.
Jour 4, pas d'amélioration pour JM. On tirera au plus court vers le village de Sajama, dans lequel on trouvera un hôtel relativement confortable. On y restera deux jours.
|
Parinacota et Pomerape, deux noms de pâtisserie, mais c'est pas de la tarte |
|
Ça titube |
|
Et l'état de la piste ne s'améliore pas |
|
L'église de Sajama |
|
Les (petits) geysers du coin |
|
Agua caliente. 35 dedans, 5 dehors |
|
Le retour |
Changement de plan: pas question de se lancer sur les pistes pour Sabaya sans être en bonne forme. Or de forme, il n'est pas encore question pour Jm. Le plan de secours est le suivant: bus pour Patacamaya, suivi de bus pour Oruro. Ensuite on verra.
Une particularité de la Bolivie, ce sont les grèves de mineurs. Bon nombre de cyclistes et touristes y ont déjà été confrontés. Nous ne ferons pas exception. A Patacamaya, nous apprenons que la route d'Oruro est bloquée. En négociant avec un taxi nous nous faisons débarquer à proximité du barrage, car les piétons paraît-il peuvent passer. Mais le champ de bataille dans lequel nous débarquons nous en dissuade. Entre les grenades lacrymogènes des forces de police et les bâtons de dynamite lancés par les mineurs, nous sommes contraints de renoncer. Deux heures d'attente plus tard, toujours pas d'issue. On décide alors de contourner l'obstacle par des pistes minuscules.
|
Les forces de police se préparent |
|
L'autre côté du bagage, 5 km plus loin |
|
Et l'autoroute pour nous tout seuls ! |
Restent 70 km de ligne droite pour atteindre Oruro, où nous sommes actuellement, dans un hôtel cher mais pas terrible.
Demain, on reprend la piste pour... Sabaya, si la forme de Jean-Marc revient, car on a de la suite dans les idées.
Hasta luego.
Courage monsieur Arimont avec ce bonnet au couleur de la Belgique rien ne peut vous arriver :)
RépondreSupprimerRaphaële et hedi